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Olivereau Victor

victor.olivereau@gmail.com

Directeur(s) de thèse: Stadnicki Roman

Le sport dans la géopolitique égyptienne : une étude des spatialités sportives contemporaines en Égypte

Doctorant

Le sport occupe une place centrale en Égypte, terre d’invention de l’escrime, de l’haltérophilie ou de l’athlétisme ; terre natale des meilleures joueuses et joueurs de squash, ou terre d’exploits continentaux avec le football et le handball. Sur les bords du Nil, le sport constitue un facteur social global (Mauss, 1925 ; Boniface, 2017). Dans ce projet de thèse, j’entends m’appuyer sur la dialectique spatiale qui entoure la question du sport en Égypte, entre des défis économiques et sécuritaires sur la scène nationale d’un côté, et les enjeux de projection de pouvoir et de puissance à l’échelle internationale de l’autre. Aussi, je souhaite proposer un cadre d’analyse pour étudier les enjeux qui traversent la question du sport en Égypte, partant de l’hypothèse selon laquelle ce dernier peut constituer un outil de contrôle social d’une part, et un levier d’exposition et de projection diplomatique d’autre part.

Contexte et Problématisation. L’Égypte fait face à une crise économique majeure, avec une inflation record et une dette extérieure colossale. Le pays cherche donc à attirer des investissements étrangers, notamment dans le sport, en vue de diversifier ses sources de revenus et réduire sa dépendance économique. Sur le plan sportif et à l’échelle continentale, l’Égypte domine plusieurs disciplines, telles que le foot, le hand et le squash. Cette position de leader africain lui permet de se servir du sport comme une vitrine d’influence sur la scène continentale et internationale. Historiquement, le sport a toujours servi à promouvoir une certaine forme de nationalisme, ce dont témoigne l’histoire du club de football d’Al Ahly, fondé dans un contexte de lutte anticoloniale. Parallèlement il s’est invité dans les affaires politiques avec l’émergence en 2007 des Ultras des clubs d’Al Ahly et de Zamalek, leur implication dans les bouleversements politiques de 2011-2013, jusqu’à leur interdiction en 2015, fermant ainsi un espace de contestation dans le pays. Le football et les stades ont alors été utilisés par le régime pour réaffirmer avec fermeté son pouvoir. Je souhaite ainsi dans ce projet utiliser le sport comme un prisme d’analyse des rapports de pouvoir au sein de différents espaces. Comment s’articule cette dialectique spatiale complexe entre projection et contrôle ? Dans un contexte économique de crise profonde et structurelle, comment le sport vient répondre à des enjeux et impératifs économiques et sociaux ? Dans quelle mesure, sur le plan national, le sport constitue-t-il un outil de contrôle social et territorial ? Ma thèse se propose d’apporter un éclairage original à ces questions à partir de deux axes de recherche.

1) Le retour du stade – en tant qu’enceinte d’expression des différents – dans le giron des autorités égyptiennes, associé à la répression du mouvement Ultra, interrogent la spatialisation des faits sociaux et soulèvent la question du contrôle des institutions et spatialités constituant des « poches d’expression échappant à la surveillance du régime » (Gibril, 2018). Il s’agit ici, dans la perspective d’une « géographie du sensible » (Bale, 2002), d’interroger l’hypothèse selon laquelle le sport constitue un instrument de contrôle social permettant au régime de s’approprier le narratif et l’imaginaire entourant certains clubs, stades et autres espaces symboliques qui représentaient jusque-là, à priori, des zones de réappropriation territoriale. En effet, le sport, en tant qu’objet d’étude géographique permet d’analyser les spatialités contemporaines et les effets de la mondialisation (Augustin, 2011).

2) Il s’agira d’analyser les ramifications de la stratégie de projection de l’influence égyptienne via le sport sur la scène continentale et internationale. L’organisation des jeux Africains au Caire en 2027 ou la volonté de candidater à l’organisation des JO 2036 illustrent cette tendance visant à promouvoir l’image du pays à l’international à travers l’accueil d’évènements sportifs majeurs, participant ainsi à renforcer le statut et la légitimité régionale et internationale de l’Égypte (Arnaud, 2000). Aussi, dans un contexte économique moribond, il sera intéressant d’étudier le sport comme levier d’attraction d’investissements étrangers dans les infrastructures sportives et clubs locaux. Sur ce point, les relations entre l’Égypte et les pays du Golfe, mais également avec les BRICS, m’éclaireront sur les liens et stratégies de mimétismes en matière de diplomatie sportive et de soft power sportif.

Méthodologie – Ancrage théorique. Je procèderai selon un raisonnement multiscalaire qui me permettra d’aborder la thématique centrale des spatialités sportives égyptiennes et ses manifestations dans le champ politique, ainsi que dans la géopolitique égyptienne, à l’aune de différentes échelles géographiques. Ici, la notion de spatialité sportive me sera précieuse dans la mesure où, en tant qu’expression, dans l’espace, des faits sociaux, elle me permettra d’articuler l’analyse du fait sportif autour de différentes échelles territoriales (Lévy & Lussault, 2003). Il existe, à ce jour, très peu de travaux sur la projection de l’influence égyptienne par le sport. Il s’agira donc de mener sur place et en coordination avec le CEDEJ, des entretiens en arabe – langue dont je maitrise le dialecte et le classique – des acteurs de la politique étrangère égyptienne, du monde du sport – joueurs, entraineurs, supporters, dirigeants – et des fédérations internationales, afin d’identifier les mécanismes de projection et de contrôle social du territoire par le sport. Concernant l’approche théorique, je m’inscrirai dans le champ disciplinaire de la géographie en y ajoutant une dimension interdisciplinaire autour des sciences politiques et de la géopolitique. En liant les questions de pouvoir et de spatialité, ce projet propose, in fine, de traiter la question du recours au sport en tant qu’outil politique, dans un contexte autoritaire, et ce à différentes échelles géographiques.

EMAM
Doctorant

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