Séminaire « Enfants des bidonvilles. Une autre histoire des inégalités urbaines »

Jeudi 27 mars 2025, 14h00-16h30, Université de Tours, site des Tanneurs, Salle TA 310

Dans le cadre du séminaire 2024-2025 de l’équipe CoST

Autour des travaux de deux chercheur.es invités :
1. Margot Delon, chargée de recherche au CNRS (Centre nantais de sociologie/Nantes Université) et fellow de l’Institut Convergences Migrations)
2. Pál Nyiri, chercheur hongrois (Université Corvinus de Budapest / Université libre l’Amsterdam) actuellement en séjour Studium à l’Université de Tours pour 8 mois.

Discutantes : Anna Perraudin et Hélène Bertheleu

1) intervention de Margot Delon : « Enfants des bidonvilles. Une autre histoire des inégalités urbaines »

Des violences policières au mal-logement, les banlieues populaires semblent frappées d’une malédiction que rien ne peut enrayer. Mais est-ce vraiment le cas ? Comment, au fond, se reproduisent les inégalités sociales et urbaines ?

Enquête dans le passé oublié de nombreuses villes françaises, la conférence raconte l’histoire des enfants des bidonvilles de l’après-guerre, qui comptaient en 1966 près de 75 000 habitant·es. À Nanterre, à Champigny-sur-Marne et ailleurs, Algérien·nes, Marocain·es, Tunisien·nes et Portugais·es, ces enfants ont grandi dans des baraques puis dans des cités de transit marquées par la précarité et l’exclusion. Leurs trajectoires montrent que l’inéluctable ne l’est pas toujours et que si les effets structurels du racisme ou de la pauvreté sont écrasants, les mobilisations des familles et auprès des familles permettent parfois d’enrayer la reproduction des inégalités.

Margot Delon est sociologue, chargée de recherche au CNRS (Centre nantais de sociologie/Nantes Université) et fellow de l’Institut Convergences Migrations. Enfants des bidonvilles. Une autre histoire des inégalités urbaines est paru aux Éditions La Dispute en 2024. Elle enquête à présent sur les usages du patrimoine immobilier religieux à Rome.

2) intervention de Pal Nyiri : « La migration chinoise en Europe : classe moyenne et styles de vie »

Actuellement chercheur invité de l’université de Tours grâce au programme Studium, l’anthropologue Pál Nyiri développe actuellement un projet de recherche sur la migration des Chinois des classes moyennes vers l’Europe. Suite à la pandémie de coronavirus, la migration de la classe moyenne chinoise à l’étranger s’est accélérée. Elle s’explique par une réticence croissante à l’égard de la réduction des libertés individuelles, par le ralentissement de l’économie et également par le développement de l’incertitude dans une société compétitive où il devient difficile de maintenir un style de vie de classe moyenne et d’assurer sa transmission à la génération suivante. Dans ce contexte, l’Europe exerce un attrait particulier : la vie y est réputée plus lente, dotée de qualités sociales et environnementales, tout en paraissant plus « authentique » et plus riche sur le plan culturel.

Pál Nyíri est professeur à l’Institut des Études Mondiales à l’Université des Études Économiques de Budapest (Corvinus) et à l’Université Libre d’Amsterdam. Il étudie les mobilités internationales de la classe moyenne chinoise. Cf le numéro spécial de la revue Global Networks « Childhood, Happiness, and Migration in Middle-Class East Asia » (2025) ; voir aussi l’ouvrage collectif Chinese Encounters in Southeast Asia: How Money, People, and Ideas from China Are Changing a Region (2017) et la monographie Reporting for China: How Chinese Journalists Work with the World (2017).

Discutantes : Anna Perraudin / Hélène Bertheleu

Programme Séminaire COST 24-25