Mes recherches doctorales en Islande et postdoctorales en France métropolitaine ont été axées sur le thème des relations entre société et environnement dans le secteur des pêches maritimes artisanales et industrielles, et de leurs évolutions face aux enjeux de gestion des ressources et de conservation de la biodiversité marine, passant de questions sociales à questions environnementales.

En Islande, en terrains de longue durée avec l’analyse comparée des trajectoires de sept ports de pêche, j’ai étudié au prisme de jeux d’échelles les conséquences de l’instauration du dispositif de gouvernance des ressources marines par Quotas individuels transférables (QIT) sur les pratiques de pêches, l’organisation des communautés littorales et le rapport des Islandais à leur zone de souveraineté maritime, fruit d’une longue histoire coloniale et post-coloniale. Outil de gouvernement des ressources par la propriété, les QIT, non-humains, font partie du paysage et des éléments avec lesquels les pêcheurs composent désormais. Ils ont profondément transformé le travail de pêche et transformation des produits halieutiques et les représentations associées à l’océan et à ses ressources au plan technique, social et économique et symbolique.

Des recherches postdoctorales menées par la suite en France à l’échelle du Parc naturel marin d’Iroise, puis à l’échelle de la façade maritime métropolitaine m’ont permis d’étudier des processus d’écologisation des politiques publiques engagés à différents niveaux. J’ai analysé, sous l’impulsion de demandes sociales et institutionnelles d’un nouvel ordre, les conséquences sur les pêches maritimes de la mise en place de cadres et dispositifs de gouvernance au cœur desquels la production de connaissances et d’expertises sur les milieux occupe une place centrale.

J’ai ethnographié, à partir de 2022, le programme scientifique « Microclimat et Nouveaux Outils d’Observation des Réponses du Vivant dans les habitats bio-construits » (MOOREV-CC/Fondation de France) sur la base d’un protocole de recherche coconstruit par des écoliers, des animateurs nature et des scientifiques dans une Aire marine éducative. Ce projet pédagogique et scientifique a mis l’accent sur l’étude de processus de coévolution de collectifs humains et non-humains au cœur desquelles la production de données engage et participe d’une nouvelle orientation dans le processus de professionnalisation de l’animation-nature.

Thématiques :

-Anthropologie de la nature, relations sociétés/environnement : gestion des ressources, protection/gestion/patrimonialisation de l’environnement, restauration des écosystèmes, « ensauvagement », veille sur le vivant, ethnoécologie/écosavoirs, expertise environnementale, espaces et territoires, éducation à l’environnement, écologisation, milieux aquatiques

-Anthropologie des techniques et du travail : pratiques techniques, objets techniques, appropriation des techniques, transferts, innovations, métiers/mobilisation/organisation professionnelle, sciences et techniques, normes

-Anthropologie économique : pratiques économiques, marchés, filières, labellisation/certification, normes, globalisation

-Anthropologie du politique : politiques publiques, appropriation des politiques publiques, conflictualité, frictions

Aires de recherches :

Arctique/Atlantique nord
Scandinavie insulaire (Islande)
Europe de l’Ouest et du Nord
France métropolitaine

Mariat-Toy Emilie