Taupas Oscar

oscar.taupas@univ-tours.fr

Directeur(s) de thèse: Albenga Viviane

Parcours de socialisation politique au féminisme et aux questions LGBTQIA+ des jeunes entre la fin du lycée et le début des études supérieures

Doctorante

Titre de la thèse : « Parcours de socialisation politique au féminisme et aux questions LGBTQIA+ des jeunes entre la fin du lycée et le début des études supérieures »

Ce projet de thèse propose d’étudier la socialisation politique des jeunes par la transmission de savoirs et valeurs féministes et LGBTQIA+ entre la fin du lycée et le début des études supérieures. Elle est inspirée par la récente focale médiatique sur l’intérêt que les jeunes portent aux questions féministes et LGBTQIA+. Iels sont ainsi régulièrement dépeint·es comme particulièrement informé·es et tolérant·es sur ces sujets. Le but de ce travail est de prendre de la distance vis-à-vis de ces représentations communes et d’examiner de plus près ce qu’il en est. Le choix de se concentrer sur les années de transition autour du baccalauréat est motivé par le constat du rôle socialisateur de l’entrée à l’université, notamment en termes de socialisation politique. Dans le même temps, cette période est aussi un temps de reconversion des socialisations antérieures, en particulier familiales, qui marquent la période lycéenne (comme nous avons pu l’étudier dans notre mémoire de recherche de master). Dès lors, cette recherche a pour ambition de suivre des jeunes de milieux sociaux variés entre la fin de leur lycée et le début de leurs études. Alliant des méthodes quantitative et qualitative, elle souhaite également mobiliser différents terrains. Aux entretiens avec les jeunes, s’ajoutent d’autres avec leur famille, la socialisation familiale étant l’un des principaux axes de recherche. Les enquêté·es sont recruté·es dans des établissements scolaires et universitaires mais aussi dans des organisations politiques dédiées à la jeunesse et des associations sportives. Les premiers apparaissent évidents compte tenu du cadrage du projet de recherche. Les deux autres terrains peuvent être plus surprenants. Au sujet des organisations politiques de jeunesse, notre recherche de master a mis en avant le rôle que le capital politique qu’elles transmettent a dans l’investissement des luttes féministes et LGBTQIA+. Et ce, même quand les organisations politiques ne portent pas une attention majeure à ces questions. L’objectif est donc ici d’étudier à la fois comment ces institutions fournissent des ressources réutilisables par les jeunes et comment elles s’emparent de ces questions dans une époque régulièrement qualifiée de « post #MeToo » ou de « quatrième vague du féminisme ». Les clubs sportifs, quant à eux, sont pensés comme des espaces diffusant des valeurs et un rapport au corps genré. Il est donc question d’étudier comment ce qui est transmis dans ces espaces s’articule à des socialisations féministes ou LGBT ultérieures (complémentarité, opposition…). L’étude du contenu de ce qui est transmis et approprié est ici centrale. De quelles notions s’agit-il ? Quelles valeurs ? Quelles références ? Ces interrogations sont alors à croiser avec d’autres variables : l’espace de socialisation à ces questions, l’origine sociale de la personne, les capitaux dont elle dispose, etc. En particulier, la comparaison entre la socialisation au féminisme et celle aux questions LGBTQIA+ occupe une place notable. Nous avons en effet pour hypothèse de travail que le premier est plus aisément approprié que les secondes, car socialement plus acceptable aujourd’hui dans la population étudiée (être féministe deviendrait même une évidence).