Vaugeois Chloé

chloe.vaugeois@etu.univ-tours.fr

Directeur(s) de thèse: Albenga Viviane Gaide Aden

Protéger son enfant d’un parent violent. Trajectoires de survie, parcours de judiciarisation et rapports aux institutions

Résumé du projet de thèse :

En France, environ 18% des femmes et 13% des hommes agé·es de 20 à 69 ans déclarent avoir subi des violences psychologiques, physiques et/ou sexuelles para ou intrafamiliales avant leurs 18 ans (Brown et al., 2020). Dans la majorité des cas, les faits sont commis par les parents ou beaux-parents de l’enfant, et les pères et beaux-pères sont surreprésentés (Charruault, Grunvald et Scodellaro, 2020). La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants annonce qu’en cas de violences sexuelles subies, la mère est la principale confidente de l’enfant dans 75% des cas (Ciivise, 2023). Pour autant, seul un tiers des enfants sont protégé·es par une personne de confiance à la suite de révélation de violences sexuelles intrafamiliales (Ibid.). Cette recherche s’intéresse alors à une configuration particulière de violences : celle où l’un des parents commet des violences sur son ou ses enfants et où l’autre parent cherche à protéger ces dernier·es.

Il s’agira d’interroger les parcours de protection des enfants entrepris par le parent protecteur, les ressources mobilisées pour ce faire et les rapports entretenus avec les institutions (famille, système judiciaire, services sociaux). La mise en regard de ces parcours avec les normes professionnelles de la justice familiale qui placent au centre « l’intérêt de l’enfant », invitera à questionner ce que recouvre cette notion ainsi que ses formes d’application.

Au croisement d’une sociologie de la famille, du droit et de la justice, et des rapports de genre et d’âge, cette thèse propose de contribuer, d’une part, à l’étude des rapports entretenus entre victimes de violences, institutions familiale et judiciaire, et professionnel·les qui les incarnent ; d’autre part, à la prise en charge des violences intrafamiliales par ces deux institutions ; et enfin, à la compréhension des formes d’appropriations ordinaires du droit pas les justiciables.

Résumé du projet de thèse en anglais :

In France, around 18% of women and 13% of men aged between 20 and 69 report having experienced psychological, physical and/or sexual violence within or outside the family before the age of 18 (Brown et al., 2020). In the majority of cases, the violence is committed by the child’s parents or step-parents, and fathers and step-fathers are over-represented (Charruault, Grunvald and Scodellaro, 2020). The Independent Commission on Incest and Sexual Violence against Children reports that in 75% of cases of sexual violence, the mother is the child’s main confidant (Ciivise, 2023). However, only a third of children are protected by a support person following disclosure of sexual violence within the family (Ibid.). This research therefore focuses on a particular configuration of violence: one in which one of the parents commits violence against his or her child or children and the other parent seeks to protect the child or children.

The aim will be to examine the steps taken by the protective parent to protect the children, the resources mobilised to do so and the relationships maintained with the institutions (family, legal system, social services). By comparing these pathways with the professional standards of family justice, which place the “interests of the child” at the centre, we will be able to question what this notion covers and how it is applied.

At the crossroads of a sociology of the family, law and justice, and of gender and age relations, this thesis proposes to contribute, on the one hand, to the study of the relations maintained between victims of violence, family and legal institutions, and the professionals who embody
them; on the other hand, to the handling of domestic violence by these two institutions; and finally, to the understanding of the forms of ordinary appropriation of the law by litigants