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IPAPE
La protection de la forêt du Bassin du Congo à travers les enjeux et les perspectives d’une gestion durable : cas de la République du Congo
par
- 10 novembre 2016
Thèse débutée en 2016, soutenue le 7 février 2023
Résumé :
Les forêts du Bassin du Congo en Afrique centrale sont le deuxième massif forestier tropical après la Forêt amazonienne. Elle couvre plus de deux millions de km² et est partagée entre 6 pays : le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, le Gabon et la Guinée équatoriale. A cet effet, elles sont une réserve mondiale nécessaire sinon importante pour la régulation du climat. Qualifiées de second « poumon écologique mondial », ces forets jouent un rôle essentiel dans la régulation du cycle de l’eau, la protection des sols et de la biodiversité ; ressources économiques cruciales pour la sous-région. Ce qui fait d’elles une génératrice des services environnementaux à la planète entière, mais dépendent d’États souverains qui les utilisent avant tout comme des ressources économiques. Avec environ 227 millions d’hectares, la couverture de ces écosystèmes représente 26 % des forêts tropicales humides restant au monde et 70% du couvert forestier d’Afrique.
Selon les estimations du PNUE, les forêts du bassin du Congo abritent et nourrissent des millions d’individus pour lesquels ces forêts ont une valeur sociale et culturelle importante. Elles leur fournissent des plantes médicinales et de la matière première et énergétique. Elles constituent un mode de vie pour certaines populations. Culturellement ces populations semblent entretenir avec ces forêts des liens spirituels. Compte tenu de l’importance de cette biodiversité, la protection de ces forêts apparaît comme une exigence commune et communautaire. Elle implique une conservation et une gestion durables des écosystèmes forestiers.
Pourtant ces forêts sont défrichées à un rythme alarmant en raison de la demande mondiale pour les ressources minérales, énergétiques et de bois en provenance d’Afrique. La pression de déforestation grandit. D’autre part, on constate une augmentation de la pratique des activités destructrices de la forêt comme le défrichement lié à l’extension des terres agricoles, l’exploitation excessive ou anarchique des forêts, le développement des infrastructures, l’urbanisation, le braconnage, l’exploitation minière. Toutes ces activités sont menées sans aucun respect pour l’environnement, sans étude d’impact préalable.
C’est donc pour réguler cette exploitation et sauver les forêts du bassin du Congo qu’il convient de procéder à une protection qui prenne en compte les enjeux de la gestion durable ; ceci afin de concilier les impératifs du développement durable aux énormes enjeux économiques. L’objectif étant la préservation de la biodiversité forestière et la limitation des émissions de gaz à effet de serre. Dans le même sens, il convient de promouvoir l’exploitation durable des ressources ligneuses grâce à des aménagements forestiers compatibles avec la préservation des forêts et pérenniser ainsi les services environnementaux participant au maintien des stocks de carbone et à l’augmentation des revenus forestiers locaux. Pour mener à bien cette étude, il conviendra, pour nous, de faire un état des lieux des mécanismes et systèmes de protection de ces forêts en République du Congo, pour ensuite dégager les propositions de solutions et stratégies tant normatives que pratiques pour un développement durable.