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Colloque
Colloque final du programme ECLIPS
16 juin 2016Université François-Rabelais, Tours 16 et 17 juin 2016
Le développement, depuis les années 90 en France, des conseils de quartiers, réunions de concertation ou autres assemblées consultatives, témoigne de la volonté des élus et des acteurs de la ville d’impliquer les citadins dans les projets urbains. Plus récemment, la mise en place des conseils citoyens dans l’ensemble des quartiers prioritaires de la Politique de la ville acte d’une réalité affichée de participation des habitants à l’expertise et à la gestion de leurs espaces de vie. Les exigences du développement durable et de la cohésion sociale renforcent cette tendance politique dans tout le monde occidental. Les expériences de participation sont de plus en plus nombreuses et diversifiées, portées dans des contextes sociaux très variables et soutenues par des élus de gauche comme de droite. Mais malgré ces efforts importants pour engager des collaborations étroites entre habitants et décideurs, un discours récurrent se fait entendre sur les difficultés à définir ou mettre en œuvre une participation citoyenne effective.
La participation s’institutionnalise, devient omniprésente dans les discours, mais peine à circonscrire ses contours (Baqué et Sintomer, 2011) et reste bien souvent un impensé politique ou un idéal difficile à atteindre (Blondiaux, 2007 ; 2008). Si les recherches sur les projets ou dispositifs dits « participatifs » se multiplient, il en ressort à la fois un grand vent enthousiaste d’expériences et une grande désillusion sur l’efficacité de ces processus. Ainsi, les lectures de la participation et de ses enjeux sont contrastées (Neveu, 2011). Parfois perçue comme le terreau de nouvelles pratiques favorisant les formes d’émancipation sociale et politique (Nez, 2011 ; Carrel, 2013), la participation peut aussi être analysée comme un instrument de légitimation du pouvoir (Blatrix, 2009), voire un facteur de reproduction des inégalités sociales et politiques. La dimension critique des recherches sur la participation ne remet évidemment pas en cause l’intérêt de cet objet et contribue au contraire à mieux comprendre les évolutions sociales et politiques contemporaines (Gourgues, 2013).
Le présent colloque, bilan des travaux du programme ECLIPS, revient sur des contextes complexes et des expériences s’inscrivant maintenant sur un temps relativement long, pour faire un point sur cette réalité paradoxale dont le programme ECLIPS a montré qu’elle avait des causes institutionnelles, politiques et sociales.
Voir en ligne : Site web du colloque