Accueil du site > Doctorants > Viviani Cédric
ipape
« Diversité et devenir des aires protégées des socio-hydrosystèmes, le cas du bassin de la Loire »
par
- 3 octobre 2022
Thèse débutée en 2022
Financement : doctorant
Résumé : Si la protection de l’environnement apparaît comme étant un enjeu important pour les décennies à venir dans un contexte d’extinction des espèces et de changement climatique, les dispositifs qui y sont dédiés sont déjà nombreux, à l’échelle française (Laslaz et al. dir. 2020) autant qu’internationale. Ils peuvent d’ailleurs se superposer sur un même territoire (Babou 2019, Marage, 2021).
Les interrogations liées à la mise en œuvre de ces dispositifs et à leur efficience ont fait l’objet de travaux récents dans différentes disciplines, que ce soit sur les aires protégées, en écologie (Casalis 2020), sur les espaces protégés en géographie (Laslaz et al. 2014, Depraz 2016, Laslaz et al. 2020) ou en droit (Jolivet 2021), mais aussi plus largement sur la protection de la nature, par exemple en sciences politiques (Chassé 2021).
Nous proposons ici de développer une approche originale sur les aires protégées des socio-hydrosystèmes. En effet, peu de recherches abordent la spécificité de ces territoires et le fait que s’y conjuguent des enjeux multiples tant en termes de biodiversité (continuité écologique, qualité de l’eau…) que de société (aménités, ressources économiques…) dans un contexte incertain lié au changement climatique.
Plusieurs questionnements qui se croisent et s’enrichissent seront abordés.
Quelles sont les aires protégées présentes, quand et comment ont elles été définies puis créées ? Quels sont les acteurs impliqués, les objectifs et le mode de gestion ? Que nous apprend la diversité de ces dispositifs ? Sur ces territoires identifiés pour leur richesse ou spécificité écologique quelles sont les autres politiques publiques et réglementations présentent (gestion de l’eau, risques naturels, paysage, patrimoine) ? Comment s’articulent-elles et sont-elles compatibles ? Quelle place est accordée aux riverains et comment sont pris en compte leurs usages, activités et attentes ? Comment pourraient évoluer les aires protégées dans un contexte d’évolution de ces attentes et de changement climatique ?
Nous faisons tout d’abord l’hypothèse que certaines aires protégées concentrent différentes attentes de la société et qu’il est nécessaire de les considérer pour atteindre les objectifs fixés en termes de protection de l’environnement mais également de paysage. Ce qui pose la question de la place des acteurs du territoire dans la mise en place des aires protégées puis dans leur gestion. Nous faisons également l’hypothèse que la superposition des politiques publiques, dont celles qui ne sont pas dédiées à la protection, peuvent converger.
Les travaux porteront sur le bassin versant de la Loire, avec une analyse à deux échelles spatiales emboitées (le bassin, une sélection d’aires protégées) en mobilisant différentes méthodes en géographie de l’environnement, incluant les approches par le paysage. Dans un premier temps, à l’échelle du bassin de la Loire, les aires protégées seront identifiées, caractérisées puis analysées afin de dresser un état des lieux et choisir les sites qui feront l’objet d’investigations plus poussées. Les aires protégées sélectionnées, qui devront rendre compte de la diversité des situations, seront analysées plus finement (paysage, biodiversité, usages, gestion…) afin de tester les hypothèses.
Le bassin de la Loire a fait l’objet de travaux de recherche fédérés depuis plus de 20 ans dans la Zone Atelier Loire (réseau du CNRS) et qui pourront être utilisés. Dans le cadre de ce réseau des liens ont été tissés avec différents acteurs et gestionnaires impliqués dans les aires protégés (Réserve nationale, Conservatoire des Espaces Naturels, …) qui ont montré leur intérêt pour le développement des approches en sciences humaines afin de mieux intégrer les usages et les attentes des riverains dans la gestion (séminaire « Quels apports des sciences humaines et sociales pour la gestion des espaces naturels », 7 octobre 2022, Blois). La thèse bénéficiera également du contexte scientifique du réseau des Zones Ateliers qui a mis en place des groupes de travail interdisciplinaires, dont ceux sur les Aires Protégées, les trajectoires et la gouvernance.
Le sujet de thèse s’inscrit également dans les thématiques de l’UMR CITERES (recherche environnementale et sur le patrimoine) et de l’équipe DATE (axe Dynamiques Environnementales Enjeux et Paysage).
Bibliographie