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Les projets urbains des fronts d’eau de Rabat : systèmes d’action et stratégies d’acteurs
Thèse commencée en 2006
Emboîtant le pas à plusieurs villes nord-américaines et européennes , Rabat, capital du Maroc, a décidé désormais de se lancer dans le « waterfront development », à l’instar des deux autres métropoles maghrébines , en initiant de grands projets d’aménagement susceptibles d’engendrer de profondes mutations urbanistiques et socio-économiques de ses fronts d’eau. Financés en grande partie par des investisseurs du Golf , les projets d’aménagement des berges de la vallée du Bouregreg et de la Corniche de Rabat s’inscrivent dans une dynamique de reconquête de zones restées longtemps à l’écart des évolutions successives qu’a connues la ville et qui concentrent un certain nombre de problèmes – pollution, habitat insalubre – qu’il devient urgent de résoudre. Officiellement, il s’agit de faire de Rabat une ville au bord de l’eau – ce qu’elle n’a jamais été – et de lui permettre d’acquérir ainsi une nouvelle identité et de diffuser une nouvelle image d’elle-même. La question principale de cette recherche est de comprendre pourquoi et comment les acteurs de la ville réintroduisent-ils les fronts d’eau de Rabat dans leurs politiques d’aménagement, alors que jusqu’ici la ville leur a tourné le dos ? Cette recherche est une occasion qui va nous permettre de nous interroger, à travers l’exemple de ces deux projets, sur la manière de fabriquer la ville au Maroc du XXIe siècle en général et le projet d’aménagement urbain en particulier. L’objectif est de comprendre les logiques d’acteurs qui prévalent dans les modalités de conception et de mise en œuvre de ces projets, en analysant comment s’effectue ces actions, en cherchant à comprendre pourquoi elles sont faites de la sorte et en se demandant si cette manière de faire rompt ou, au contraire, constitue une reproduction des anciennes pratiques d’aménagement de l’espace urbain. A ce titre, nous émettons l’hypothèse que l’implication effective dans le processus de production de ces projets serait limitée à certains représentants de l’Etat et partenaires privés. Concernant les représentants de la population (élus, société civile), au mieux, ils bénéficieraient d’une consultation formelle, au pire, ils seraient mis à l’écart. Les habitants « ordinaires » quant à eux, seraient laissés pour compte et subiraient une nouvelle situation de fait accompli.