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IPAPE

Ghalehnoee Fatemeh

L’influence de la configuration de la voirie urbaine sur l’usage des déplacements doux (comparaison Ispahan-Tours)

par Muriel - 3 novembre 2016

Thèse soutenue le 29 juin 2021
Direction : Denis Martouzet

Résumé

L’hypothèse générale sur laquelle repose ce projet de thèse est que la structure spatiale urbaine influence la mobilité urbaine et, partant, qu’il est possible de mesurer une corrélation entre structure spatiale de la ville et niveau d’usage des modes doux de déplacement. Cette hypothèse se situe donc dans le cadre général des travaux sur le développement urbain durable : la structure urbaine par son influence sur le niveau de déplacement par des modes doux contribue à la mesure de la durabilité de la ville en termes écologiques (plus ou moins importante pollution) comme en termes sociaux (sociabilités liés à la pratique des modes doux de déplacement).

La façon dont les individus construisent, préalablement et en situation dynamique, leurs itinéraires pédestres ou cyclistes pour joindre leur destination dépend de plusieurs facteurs. En premier lieu, il apparaît utile de faire le postulat d’une rationalité physique des piétons comme des cyclistes, les conduisant à minimiser la distance à parcourir et la pénibilité du parcours. On peut ajouter, comme le montrent certaines études, le rôle possible d’autres facteurs comme les caractéristiques socio-économiques et psychologiques des individus (âge, sexe, sentiment de la sécurité, etc.), les caractéristiques du déplacement (motif de déplacement, distance, temporalité, etc.), ainsi que les critères géométriques d’itinéraire. On peut regrouper ces facteurs en trois catégories : ceux relatifs à l’individu, ceux relatifs à la structure, enfin ceux relatif au parcours.

L’un des modes d’analyse de la forme et de la structure spatiale de la ville est la Space Syntax (Bill Hillier). Selon cette théorie, le choix du trajet pour joindre la destination est principalement lié à la structure spatiale de la ville. Le sujet de thèse repose sur l’idée que ce lien entre choix individuel et structure globale passe par les représentations que s’en font les utilisateurs du réseau de voirie et que ces représentations sont fonction des lignes de visibilité permises par la structure. La Space Syntax repose donc sur des mesures quantitatives, permettant de décrire la configuration du réseau des rues dans un espace urbain (interconnexion, degré d’accessibilité…). Elle est basée notamment sur la « carte axiale », figure simplifiée de réseau de voirie et des espaces ouverts et composés des lignes de visibilité dans l’environnement urbain, qui permet de connaître l’ensemble des lieux visibles de tout autre point de l’espace urbain. Si la Space Syntax, tant comme théorie que comme mode d’analyse, a été utilisée pour la compréhension du couple mobilité/structure, les recherches menées n’ont pas été systématisées et se concentrent plutôt sur certains aspects, notamment sur le plan socio-économique de la ville. Les déplacements doux en lien avec la structure spatiale (l’influence de l’environnement construit et des facteurs urbains sur les différents choix liés à la mobilité, en particulier sur les pratiques de vélo et de marche à pied) n’ont pas été directement affrontés. Ainsi, ce projet de thèse, fondée méthodologiquement sur cette théorie couplée avec des entretiens semi-directifs et des observations de terrain, vise à qualifier et quantifier la relation entre, d’une part, la structure spatiale, la connectivité du réseau et, d’autre part, l’intensité des pratiques de mobilité douce.

Ce sujet repose sur la comparaison entre Ispahan et Tours et permet de mettre à l’épreuve la robustesse de la théorie mobilisée face à des variables géographiques (taille de la ville, densité urbaine, etc.) et socio-culturelles (pratiques des modes doux, niveau de vie, etc.).