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EMAM

Belhamra Amir

La patrimonialisation de l’architecture militaire produite en Algérie entre 1830 et 1962

par Muriel - 8 novembre 2017

Thèse débutée en 2017

Direction : Romeo Carabelli

Résumé :

La problématique de la mémoire collective et sociale, dans le sens formulé par Michel Rautenberg dans son ouvrage « La rupture patrimoniale », s’applique parfaitement au présent projet de recherche, lequel focalise sur la reconnaissance de l’architecture militaire, tout en s’inscrivant dans le récent regain d’intérêt pour le patrimoine architectural et urbain colonial et sa valorisation. Cette approche est dans la continuité des études menées à ce jour en architecture et en histoire, qui m’ont initié à la recherche sur les questions relatives à la patrimonialisation, à la reconnaissance et aux perceptions du patrimoine architectural. Une grande partie des travaux de master a donc été consacrée à l’analyse architecturale et historique des fortifications militaires françaises en Algérie, à leurs potentialités et leur devenir.

L’architecture militaire, matérialisée par des remparts, fortins, tours de guet, etc., est une typologie architecturale distincte. Elle rythme aujourd’hui les paysages des villes. C’est ainsi que le patrimoine architectural militaire engage divers degrés d’analyses confrontant des sites d’ensembles urbains de grande importance à des ouvrages si modestes qu’ils n’ont encore aujourd’hui aucun statut patrimonial et ne font que rarement l’objet d’une protection. De plus, la problématique générale liée à cette typologie architecturale est plus ou moins similaire dans plusieurs pays dans le monde. La récurrence du paradigme de mémoire et de reconnaissance est présent dans chaque cas mais diffère par le degré ou l’ampleur de la dite rupture patrimoniale, si on considère la rupture comme unité d’évaluation faisant référence dans ce sens à un évènement historique majeur responsable de la désunion de la mémoire collective et sociale. Comment peut-on traduire cette marginalisation à l’égard de l’architecture militaire ? Est-ce une méfiance ou un désintérêt ? Une méconnaissance ou une obsolescence ? Ce projet de thèse s’intéressera à la reconnaissance de l’architecture militaire réalisée en Algérie entre 1830 et 1962, chronologie couvrant toute la période de la colonisation du territoire, et privilégiera une approche historique et sociopolitique pour déceler et comprendre les raisons de l’absence de toute opération de patrimonialisation et de mise en valeur des biens immobiliers militaires. Nous nous pencherons sur les différents aspects de cette catégorie architecturale, à savoir son histoire, son état actuel et ses potentialités, pour mettre en lumière ses enjeux en posant au préalable la question suivante : Pourquoi faut-il protéger et transmettre les témoins de l’architecture militaire ?