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COST

Achache Sarah-Anaïs

TIC et gouvernance territoriale : modalités locales du recours au numérique et pratiques participatives en ligne

par Muriel - 9 février 2016

2016

Direction : Patrice Melé, co-directeur : Hovig Ter Minassian

Résumé thèse :

Le développement de services basés sur l’exploitation des technologies de l’information et de la communication (TIC) par les collectivités locales constitue un enjeu croissant de politique publique. Outre le déploiement d’infrastructures de réseau, l’ouverture des données publiques (Open Data), les services en temps réel ou géolocalisés (applications de transport public, de signalement d’incidents, ou encore de valorisation patrimoniale…), la dématérialisation des relations aux usagers (e-administration) ou encore les plateformes de consultation citoyenne en ligne sont autant de dispositifs qui constituent aujourd’hui de nouvelles formes d’interaction entre les collectivités et leurs habitants. Au-delà de ces démarches initiées par les acteurs publics, les habitants sont parfois eux-mêmes à l’origine de dispositifs numériques de type collaboratif voire délibératif qui portent sur leur territoire proche : cartographie thématique (par exemple sur les aménités cyclistes, ou l’accessibilité aux handicapés), plateforme d’échanges sur la vie du quartier ou de mobilisation autour d’un projet d’aménagement etc. Néanmoins, si les dynamiques locales de déploiement des infrastructures numériques, et le rôle des collectivités en la matière sont détaillées depuis plus de vingt ans dans le champ de la géographie des télécommunications, l’engouement public pour le recours au numérique dans la gestion et la gouvernance locales repose sur peu de faits empiriques à la fois quant à leur diffusion et à leurs impacts. Ce projet de thèse a pour objectif de saisir la manière dont se développent les dispositifs numériques à vocation locale, c’est-à-dire d’une part de s’intéresser aux acteurs qui les ont construits et leurs stratégies, mais également à la manière dont les usages de ces dispositifs se diffusent et sont mobilisés dans la vie locale. Le but est ainsi de s’attacher aux différents dispositifs produits à l’échelle de moyennes ou grandes agglomérations, non-commerciaux et à visée participative dans un sens large, c’est-à-dire à la fois telle qu’entendue par les acteurs publics mais aussi telle que pensée en dehors du champ de l’action publique, pour comprendre l’étendue de leurs contenus et de leurs usages et ainsi leurs effets territoriaux. À travers la description de ces dispositifs, il s’agit ainsi d’envisager la question de la gouvernance locale par le numérique à deux niveaux : celui des coopérations relatives à la production locale de dispositifs numériques, et celui de la participation habitante et citoyenne en ligne. Le premier axe de recherche consiste ainsi à examiner le rôle de la proximité et de la concentration spatiale des acteurs du numérique dans l’établissement de collaborations plus ou moins informelles avec les acteurs publics, dans le cadre de l’élaboration de politiques publiques numériques. Il s’agit pour cela d’identifier ceux qui exercent une fonction d’intermédiation, vis à vis du recours aux TIC dans l’action publique ; mais également de caractériser l’implication des collectivités locales dans l’élaboration de dispositifs en ligne à destination des habitants. Le second axe de recherche repose sur l’analyse des dispositifs numériques produits localement. Qu’ils soient le fruit d’une politique publique ou d’une initiative habitante, il s’agit de caractériser leur diversité technique et la diffusion de leurs usages pour comprendre comment ils s’inscrivent au territoire. L’enjeu de ce projet est ainsi de mettre en perspective, et dans une démarche comparative, l’ancrage territorial des dispositifs, c’est-à-dire les facteurs locaux de leur développement, avec leurs effets sur la vie sociale et politique locale, et en particulier leur dimension participative. Ce travail s’appuiera sur l’analyse des situations rencontrées dans plusieurs moyennes ou grandes villes françaises, dont Tours. Une mise en perspective avec une métropole étrangère sera également proposée, afin d’ouvrir la comparaison sur d’autres contextes, notamment réglementaires. La méthodologie repose sur la combinaison de données qualitatives et quantitatives, issues de méthodes d’enquête classiques des sciences sociales (à travers des phases d’observation et des séries d’entretiens semi-directifs) et de méthodes numériques (R. Rogers, 2013) à travers l’exploitation des données web (rendues) disponibles.