Accueil du site > Actualités > Journée d’étude : Espaces entre-deux et situations intermédiaires. Regards croisés de juristes et de géographes
Séminaire
MSH, Salle de réunion du 2ème étage (33 allée Ferdinand de Lesseps - 37200 Tours)
10h-12h/14h-16h30
À l’origine de cette journée d’étude : le hasard, ou plus exactement la co-existence de diverses disciplines sur un même site universitaire, celui des « Deux lions » (Faculté de Droit, d’Économie et des Sciences Sociales), à Tours. Là cohabitent, entre autres, des enseignants-chercheurs géographes et juristes. Des discussions s’ébauchent, des questions et intérêts partagés se découvrent, des différences d’appréhension et d’interprétation se font jour : l’envie de débattre s’installe… Quoi de commun, mais peut-être aussi quoi de dissemblable entre les approches des deux disciplines ici convoquées, lorsque celles-ci explorent des objets similaires ? Si « les mots font les choses », selon l’adage de Pierre Bourdieu, le souci terminologique méticuleux des uns fait pendant aux désignations plus impressionnistes des autres. Si, pour les uns, le statut des lieux ne peut être que public ou privé, les modes de faire observés par les autres révèlent des formes composites et des pratiques hybrides. Il sera donc question de qualifications et d’usages de lieux, que ceux-ci soient géographiquement proches ou lointains. L’objectif de cette rencontre est de mettre en perspective des regards, des modes de faire et d’analyse de situations, des interrogations élaborées depuis une entrée partagée, celle des qualifications de l’espace. Sachant que l’espace est, d’après la formule de George Pérec, « un doute », et qu’il se profile également comme « un croisement de mobiles », selon une suggestion de Michel de Certeau, les lieux en question seront pluriels. De fait, un même espace, selon ses usages, désignations, représentations, modes d’appropriations et rythmes, s’avère variable. Par ailleurs, juristes et géographes ne considèrent et ne configurent pas l’espace de la même manière, car ils ne le lisent ni le disent avec le même langage, et ne manient pas les mêmes grilles d’analyse. Pourtant, à la croisée de ces champs disciplinaires, des situations spatiales singulières nous intéressent conjointement, notamment celles générées par la mitoyenneté, l’interface, la transition, l’intermédiaire, le seuil, la limite, le limitrophe, l’interstice ou encore l’entre-deux. Au-delà du fait que l’espace est plastique et les situations spatiales labiles, cette gamme de notions témoigne d’ambiguïtés certaines. Il s’agira ainsi de montrer comment une société, un groupe, ou un acteur, conçoivent — en mots, en règles, en matérialité ou encore en pratiques—, la singularité de lieux déterminés par leurs affectations spécifiques (un secteur historique, un quartier patrimonialisé, un ensemble de logements, un parc urbain, etc.).
Cette journée d’étude, organisée par le LERAD et EMAM, est ouverte à tous ceux que ces questions intéressent, et est également associée à la formation des parcours « Monde arabe » Master 1 Géographie (UE 6, UE 7) Master 2 SHS « Villes et territoires » (UE 15).
Intervenants :
Chantal Dauchez maître de conférences, histoire du droit, « Les jardins familiaux, jardins partagés ».
Bénédicte Florin, maître de conférences, géographie, EMAM « Entre public et privé : les espaces limitrophes dans le logement social (détournements, appropriations et usages) au Maroc et en Égypte ».
Nicolas Fortat, doctorant, droit public, « Les liens entre responsabilité et espaces publics et privés ». Anna Madoeuf, maître de conférences, géographie, EMAM « Situations spatiales intermédiaires et mitoyennes, entre-deux et interstices ; ici et là ».
Corinne Manson maître de conférences, droit, LERAD « La privatisation des espaces publics : de nouveaux espaces privés ? » Maud Moussi, allocataire de recherche, géographie, EMAM « Les espaces historiques dans l’action publique : le patrimoine des villes libanaises ». Nora Semmoud, professeur, géographie, responsable d’EMAM « Espaces publics dans le Monde arabe, sens et pratiques ».