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Fouille programmée du Château de Montbazon

MCC / DRAC / SRA Centre

Contrat débuté en 2012, achevé en 2014
Coordonné par Marie-Denise Dalayeun

 

 

Depuis 2007, des fouilles programmées sont conduites par Marie-Denise Dalayeun dans le château de Montbazon, d’abord dans la tour-maîtresse datée du 11e siècle, ensuite, à partir de 2009, dans les parties centrales du promontoire où les vestiges de la chapelle castrale et des niveaux de l’époque moderne ont été mis au jour.

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Le donjon de Montbazon

Bilan du diagnostic effectué dans la partie nord du promontoire en avril 2015

L’aménagement d’une halle d’une superficie de 200 m² projetée sur le site du château a donné lieu à la réalisation d’un diagnostic d’archéologie préventive qui s’est déroulé en avril 2015. L’ouverture d’une tranchée, placée au centre du projet d’aménagement, et orientée dans le sens est-ouest, avait pour but d’identifier la présence de vestiges à cet endroit du site et d’en caractériser la chronologie et la conservation. Des vestiges, arasés jusqu’au socle calcaire, apparaissent entre 0,6 et 0,7 mètre de profondeur sous un remblai homogène de terre brune brassée contenant un mobilier archéologique varié et datant d’époques diverses. La restitution proposée des niveaux disparus permet une vision renouvelée de la topographie du site : la distinction faite entre les deux espaces de basses cours ne serait pas aussi marquée à l’époque médiévale. La chronologie et la nature des faits archéologiques mis au jour ne sont pas homogènes. À l’ouest, ils se composent essentiellement de fosses et trous de poteaux dont la date d’abandon est calée entre la fin du 15e siècle et le début du 16e siècle. À l’est, une portion d’enceinte, inédite dans ce secteur, orientée nord-ouest/sud-est ainsi qu’une latrine, placée à l’intérieur de l’espace enclos, toutes deux datées entre les 13e et 14e siècles, constituent l’essentiel des découvertes. Les données livrées par la fouille et l’analyse de ces vestiges permettent un renouvellement des connaissances sur les fortifications du site à travers les siècles et sur les activités exercées dans cette partie du promontoire rocheux.

Bilan des fouilles à l’emplacement de la chapelle Saint-Georges

La dernière campagne de fouille à l’emplacement de la chapelle castrale Saint-Georges (2013) aura permis de répondre aux principaux questionnements relatifs aux premiers aménagements du promontoire rocheux et aux occupations successives de l’édifice religieux mis au jour en 2009.
Les niveaux les plus anciens détectés dans ce secteur correspondent à des horizons peu épais de terre brune peu ou pas anthropisés.
C’est au-dessus de ces niveaux que l’on construit aux alentours du Xe siècle un premier édifice religieux. Celui-ci est installé au bord du promontoire et surplombe la vallée de l’Indre. Il se compose d’une nef unique prolongée par un chevet plat de plan carré. Le plan adopté ici renvoie à ceux d’autres édifices religieux dont les dates de construction sont comprises entre les 9e et 11e siècles, c’est le cas par exemple de l’église du site des « Coutures » à Saleux (80) ou encore celui de l’église Saint-Georges à Rochecorbon (37).
A l’échelle du site, cette première chapelle constitue le premier élément de cette période daté avec certitude. Il donne l’occasion, de manière plus certaine, d’y associer la tour maîtresse dont la première construction n’est encore pas datée sur la base de faits tangibles.

Une seconde chapelle est construite dans le courant du 12e siècle après abandon et destruction partielle du premier bâtiment. Elle est plus longue de quelques mètres vers l’est et implique un remblaiement important dans ce secteur. Elle comprend désormais un chœur composé d’un chevet plat encadré de deux chapelles en absides. Elle est agrémentée au sud d’une petite pièce dans laquelle on trouve une sépulture d’enfant. Une porte est ouverte dans le mur sud de la nef et donne accès à cette pièce. Les baies (au moins dans la chapelle latérale) sont équipées de vitraux et les murs accueillent un décor peint coloré. La toiture est faite d’ardoises contrairement au premier édifice religieux que l’on soupçonne avoir été couvert par des tuiles.
Cette seconde chapelle enregistre plusieurs étapes de travaux importants, le premier se produit aux alentours du 13e siècle et fait suite à un incendie violent. Le second a lieu entre le 14e et le 15e siècle et fait disparaître par dérasement la quasi intégralité des niveaux de la nef.
L’édifice religieux aura aussi servi à plusieurs reprises de chapelle funéraire. On dénombre aujourd’hui un minimum de huit individus enterrés dans ou à proximité du bâtiment. Les deux sujets périnataux retrouvés dans l’espace le plus sacré de l’édifice indiquent un potentiel choix dans le recrutement des défunts.
Les fouilles, depuis la première campagne de 2009, auront donc permis de renseigner précisément l’histoire de cet édifice religieux, ce que les sources écrites, peu nombreuses, ne permettent malheureusement pas. L’appellation de « chapelle Saint-Georges », dite « chapelle du château », n’apparaît en effet qu’à la toute fin du 14e siècle. Les fouilles ont donc montré que l’édifice mentionné à cette époque existe déjà depuis deux siècles au moins et qu’il succède à une première chapelle plus ancienne encore, probablement contemporaine de la tour maîtresse.

Production scientifique

- Dalayeun M.-D. - Construction d’une halle au château de Montbazon (Indre-et-Loire), rapport de diagnostic d’archéologie préventive, DRAC Centre, Orléans, 2015
- Dalayeun M.-D. – Le château de Montbazon (Indre-et-Loire) – Quatrième campagne de fouilles programmées à l’emplacement de la chapelle Saint-Georges (site n° 37.154.004 AH), rapport de fouille programmée, SRA Centre, Orléans, 2015

Valorisation

Visite de la fouille lors des Journées Nationales de l’Archéologie 2013 : photo 1 - photo 2 - photo 3



Ce contrat s'inscrit dans l'axe de recherche Axe 2 - Archéologie de la construction