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EMAM
« Le marché locatif informel dans les quartiers non-réglementaires : une géographie des acteurs et un vecteur des transformations socio-spatiales. Le cas de la banlieue sud de Beyrouth »
par
- 12 octobre 2017
Thèse débutée en 2017
Le marché locatif informel dans les quartiers non-réglementaires prend des proportions très importantes et contribue à des transformations socio-spatiales, au sein même des quartiers mais aussi dans leur rapport à la ville. Aborder ce marché à travers les mutations sociales et spatiales qu’il génère dans les territoires, suppose nécessairement une entrée par ses multiples acteurs et par sa dimension multiscalaire. Les dynamiques du marché locatif s’inscrivent, en effet, dans une géographie des acteurs dépendante de plusieurs paramètres économiques, politiques et sociaux, liés au contexte actuel libanais. Cette entrée est révélatrice d’un (re)façonnement des hiérarchies sociales qui se traduisent par des mobilités sociales ascendantes chez une partie des propriétaires-bailleurs, d’origine sociale modeste et par les rapports de pouvoirs qu’ils entretiennent avec une population locataire composée de migrants et de jeunes, fragiles, n’ayant pas d’autre choix que de s’orienter vers la location informelle dans des quartiers non-réglementaires. Ces dynamiques redessinent les territoires en creusant les écarts au sein des quartiers. A l’échelle de la ville, ils induisent des processus de marginalisation liés au renforcement des représentations négatives qui sont associées aux quartiers d’accueil des migrants. Outre l’étude des acteurs directs de ce marché de la location, la thèse se propose également de mettre en évidence le rôle des municipalités dans l’émergence de notabilités locales, sans oublier le rôle de l’État et les différentes autorités qui adoptent une politique de laisser-faire. En effet, la thèse questionne cette non-politique en la considérant comme une politique en soi. Ces analyses des mobilités sociales complexes, en contexte informel, et leur lien étroit avec les politiques publiques témoignent d’une sorte de « formalisation/banalisation » des quartiers informels. Autrement dit, les quartiers non-réglementaires subissent in fine des dynamiques similaires à celles des villes formelles et par conséquent, n’échappent pas aux politiques néolibérales qui ravagent les villes et aujourd’hui leurs banlieues.
La recherche se base sur une enquête empirique qualitative dans Ouzai et Horch el-Qatil, deux quartiers de la banlieue sud de Beyrouth (Liban) où les phénomènes observés liés au marché locatif peuvent être représentatifs de plusieurs villes du monde.