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Salin Marilyne

La place de l’animal dans le territoire des Bituriges (Berry Antique) : une approche archéologique et archéozoologique.

Thèse soutenue le 13 avril 2007
Direction : Alain Ferdière

Lors d’un DEA effectué l’année passée, j’ai élaboré une problématique de recherche propre au sujet proposé : caractériser la romanisation et son évolution dans la société biturige en étudiant ses relations avec les animaux. Cet axe de recherche servira de fil conducteur à l’étude. Il sera abordé sous plusieurs thèmes. Le thème de l’élevage sera traité en premier lieu car il est à la base de toute société ancienne. L’analyse de l’élevage permet de comprendre comment une population gérait ses troupeaux, si certaines fermes se spécialisaient dans une production particulière. C’est donc un thème important pour comprendre l’économie de production d’une société. L’utilisation des animaux dans la société sera ensuite examinée afin de comprendre à quelles fonctions les hommes destinaient tel ou tel animal. Ainsi pourra-t-on documenter les productions animales (viande, lait, laine, énergie) et l’artisanat (os, cuir, peaux) en se demandant de façon synthétique comment ces utilisations ont évolué sur une longue période. La Conquête a-t-elle modifiée les rapports entretenus entre l’homme et les animaux qu’il utilise. Par ailleurs, les pratiques funéraires et religieuses peuvent nous apporter des informations précieuses sur le mode de pensée des populations et sur la façon dont elles concevaient la mort. Il sera donc important d’aborder l’aspect religieux et funéraire des relations homme/animal car le rôle primordial des animaux dans la société des vivants les conduisait à participer activement aux pratiques religieuses et funéraires. Enfin, les deux derniers thèmes constitueront le point fort de notre étude car ils permettront de synthétiser l’ensemble des données recueillies sur les sites archéologiques. Nous aborderons tout d’abord les activités économiques liées aux animaux telles que le commerce et les notions d’approvisionnement au sein de la cité. Ce thème permettra d’analyser un phénomène qui a été peu abordé jusqu’à présent à savoir les échanges entre la ville et sa campagne. Pour terminer, nous confronterons les données recueillies lors de l’étude des mobiliers archéologiques avec celles de la faune, ceci afin d’améliorer la connaissance des sites étudiés en essayant, par exemple, d’en déterminer le statut social par rapport à la faune et de voir si la Conquête influe sur le statut des sites. Ces questions sur la société de la fin de l’Indépendance puis gallo-romaine, et les bouleversements socio-économiques qu’elle a subis ou engendrés lors de la Conquête, nous permettront peut-être de mesurer le poids et le rôle des animaux dans ces changements.
La cité des Bituriges offre un cadre propice à une telle étude car pratiquement rien n’a été fait dans ce domaine. Mais surtout, il est intéressant de saisir un espace régional comme une entité de recherche propre et, pour ce faire, la cité offre des limites géographiques reconnues depuis l’époque gauloise, que Rome a fait perdurer. Les notions d’élevage, de consommation carnée, de diffusion des marchandises et des techniques peuvent donc être étudiées dans un cadre administrativement reconnu à l’époque romaine, une civitas. Une telle étude archéozoologique n’a jamais été menée. A cette fin, un corpus de sites a été sélectionné afin de répondre à la problématique générale. Il se compose de 19 lots répartis sur l’ensemble du territoire biturige et sur l’ensemble de la période étudiée à savoir du IIe s. av. J.-C. au VIe s. ap. J.-C. Ces bornes chronologiques nous permettront de travailler de façon diachronique sur tous les types de contextes : urbains, ruraux, funéraires ou cultuels. Cela facilitera les comparaisons entre les périodes et entre les types de sites.
Le matériel archéozoologique sera traité par les méthodes habituelles de la discipline et les conclusions issues de cette analyse seront comparées avec les études fauniques réalisées dans d’autres régions. Elles seront également croisées avec d’autres études effectuées sur les sites (études céramiques et métalliques, analyses des structures archéologiques, études environnementales (géologie, pédologie, carpologie), mais aussi avec les sources écrites et iconographiques que nous pourrons recueillir. Il ne faut plus, en effet, rester cloisonner dans une discipline particulière mais élargir le domaine de recherche à d’autres analyses afin de pouvoir tirer le maximum d’informations pour répondre à notre problématique générale.
L’objectif principal de ce travail de recherche sera de renseigner une région encore méconnue sur le plan des relations homme/animal, entre la fin de l’Age du Fer et la période romaine. On ne pourra sans doute pas répondre à toutes les questions posées et d’autres se poseront au cours du travail, mais il est nécessaire d’envisager un large éventail de perspectives de recherche pour documenter au mieux ce sujet.
Etudier les relations homme/animal à l’échelle d’une cité romaine de façon interdisciplinaire et voir ce que cette étude peut apporter sur la question de la romanisation de ce territoire constitue l’originalité et donc l’atout majeur de ce sujet.

Jury : Olivier Büchsenschütz, DR CNRS, UMR ENS et LAT (rapporteur) Pascal Chareille, PRAG Univ. Tours (statistiques) Alain Ferdière, Directeur de Thèse, PR émérite, LAT Marie-Pierre Horard-Herbin, MC Univ. Tours (archéozoologue) Sébastien Lepetz, CR CNRS, MNHN (archéozoologue) Frédéric Trément, PR Univ. Clermont-Ferrand (rapporteur)