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EMAM

Noé Clothilde

Le commerce des équidés entre Orient et Occident (Xème-XVème siècles)

par Muriel - 1er octobre 2020

Direction : François Olivier Touati

Projet de thèse :

Le terme « équidés » désigne au Moyen Âge les chevaux, les ânes et les mules, animaux souvent apparentés dans les sources documentaires, et dont les qualificatifs reflètent une utilisation précise et non une « race » : on évoque par exemple le« destrier » comme cheval de combat, ou encore le« sommier », cheval ou âne utilisé pour porter des charges. La production et le commerce du cheval utilisé comme moyen de transport et comme force de traction, aspects essentiels aux sociétés avant l’invention de l’énergie à vapeur et de l’automobile, restent relativement inédits tandis que l’art et les jeux équestres, ainsi que le cheval de bataille, ont jusqu’à présent retenu l’attention. Le premier à en dresser les perspectives que nous souhaitons emprunter a été Robert Fossier, « L’élevage médiéval : bilan et problèmes », 1997. Les historiens se sont seulement intéressés à l’élevage équin dans un cadre géographique limité (comme l’élevage du cheval en Bourgogne). Or un roi comme Charles VI (1368-1422) possédait des coursiers de Bohême, des haquenées d’Angleterre, des destriers d’Allemagne, mais aussi des·coursiers de Lombardie, de Pouille, de Barbarie (côtes méditerranéennes) ou encore de Syrie... Le grand chroniqueur arabe Ibn Khaldûn (1332-1406) relate, parmi ses importantes missions, la livraison de chevaux de prix à Pierre Ier de Castille (1334-1369) et celle de chevaux des royaumes du Maghreb au sultan d’Égypte. Il s’agira donc de mieux identifier les différentes zones d’élevage d’équidés sur le pourtour méditerranéen,les types recherchés dans leurs aspects quantitatifs et qualitatifs (techniques, sélection, volumes et prix), leurs usages différenciés, de cerner les réseaux d’approvisionnement à différentes échelles, les lieux et formes d’échange et d’identifier leurs acteurs (éleveurs, maquignons, transporteurs, clients, etc.). Mettre en lumière les politiques menées par les souverains visant à contrôler ces échanges (licences, taxes, interdictions, transgressions) en fonction des stratégies et des conflits (tels que les croisades ou la Reconquista) fait également ressortir l’importance centrale de ce sujet dans l’histoire globale (mondiale) des relations entre Orient et Occident, entre latins, arabes et byzantins (Anatolie seldjoukide) : de l’agriculture à la diplomatie, de la guerre et-de l’économie à l’approche culturelle multiforme des relations homme-animal. Le travail s’appuiera sur la pluralité des types documentaires utilisables : registres de comptes, actes 4e la pratique, sources normatives et diplomatiques, contrats, traités commerciaux, d’agriculture et d’hippologie, récits d’historiens, de géographes et de voyageurs médiévaux, entre autres. Dans cette optique, la relecture de grandes séries de sources éditées et correspondant aux grandes aires culturelles concernées propose déjà d’esquisser un très riche panorama que le recours aux manuscrits inédits touchant certaines aires majeures identifiées permettra d’approfondir.