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Saint-Mexme de Chinon, Ve-XXe siècle

Elisabeth Lorans (dir.)

Ce volume présente les résultats du programme de recherches archéologiques conduit sur le site de la collégiale Saint-Mexme de Chinon avant et pendant sa restauration. La première partie analyse l’évolution architecturale de l’édifice telle qu’elle peut être restituée à partir des éléments préservés, des vestiges observés en fouille et de l’iconographie ancienne. Sont ainsi dégagées les étapes d’un long chantier qui par ajouts successifs aboutit, dans le courant du XIIe siècle, à la création d’une vaste église de pèlerinage, dont le décor peint et, à un moindre degré, sculpté a laissé de nombreuses traces jusqu’au XVe siècle, époque de la transformation partielle de la façade et du chevet. Agrandissements et campagnes de décor, dont le massif occidental ajouté au milieu du XIe siècle représente l’élément le plus connu, constituent le principal témoin des ambitions de la communauté canoniale de Chinon au Moyen Âge central.

La deuxième partie est consacrée à la fonction funéraire du site, attestée entre les IVe-Ve siècles et la fin du XVIIIe siècle. Plus de 600 sépultures ont été fouillées, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’église, permettant de comprendre l’organisation spatiale du cimetière, qui a notamment révélé l’existence d’un secteur réservé aux jeunes enfants sur le flanc nord de l’église à partir du XIIIe siècle. L’évolution des pratiques funéraires a pu être restituée de manière fine, qu’il s’agisse des types de contenants ou du mobilier accompagnant les défunts, l’un des apports majeurs de l’étude touchant l’emploi des sarcophages trapézoïdaux attesté jusqu’au IXe siècle au moins. Parmi le mobilier découvert dans les tombes, sont tout particulièrement à signaler des restes importants de vêtements liturgiques des XIIIe et XIVe siècles, qui ont permis d’identifier des tombes de chanoines inhumés au centre du narthex.

Une troisième partie porte principalement sur l’occupation domestique attestée aux VIIIe-IXe siècles sous la forme de fosses accompagnées d’un puits, dont le comblement a livré de nombreux fragments de vaisselle en céramique et en verre. La qualité du mobilier comme l’enchevêtrement des structures avec les tombes suggèrent le maintien sur le site d’une communauté religieuse depuis la fondation du monastère par Maximus dans la première moitié du Ve siècle.

La dernière partie analyse les sources écrites disponibles qui s’égrènent, avec de nombreuses périodes de silence, entre le temps de Grégoire de Tours et la Révolution. L’émergence du monastère fondé dans l’esprit martinien, sa transformation en communauté canoniale vers la fin du Xe siècle, l’organisation du chapitre et son autorité sur les églises paroissiales de Chinon, sources de conflit avec l’archevêque de Tours, ou encore l’audience du culte rendu à Maximus sont tour à tour examinés.




Elisabeth Lorans (dir.), 2006
Elisabeth Lorans (dir.) : Saint-Mexme de Chinon, Ve-XXe siècle, Paris, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 2006, 572 p. (Mémoire de la section d’archéologie et d’histoire de l’art, 22).