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IPAPE
Pour une gentrification socialement acceptable. Le cas de Hochelaga à Montréal et Madeleine champ de Mars à Nantes
par
- 14 novembre 2013
Financement : doctorant
Cette thèse essaie de répondre à la question de savoir comment les politiques locales de cohésion sociale peuvent contribuer au développement socio-économique des villes petites et moyennes (VPM). À une époque où l’économie mondiale met les villes (notamment de taille intermédiaire) sous une pression compétitive croissante, la cohésion sociale et la compétitivité sont souvent considérées comme contradictoires. A l’inverse, comme cela est soutenu ici, les politiques locales de cohésion sociale peuvent précisément contribuer au développement socio-économique des villes si ces politiques sont bien définies, i.e. si elles soutiennent les initiatives locales et les innovations sociales, et si elles permettent de les valoriser pour en faire des leviers de développement et de résilience territoriale dynamique. Face à ce défi, les VPM ont une situation délicate. En effet, si elles ont souvent vécu (à des degrés divers) dans l’ombre des grandes villes, les dynamiques de métropolisation de ces dernières décennies, conjuguées aux pressions concurrentielles portées par la mondialisation, rendent difficile pour les VPM la redéfinition de leur place dans la nouvelle hiérarchie urbaine qui dessine. En outre, certaines VPM ont d’autant plus de difficulté à s’adapter à ce nouveau contexte qu’elles attirent souvent des groupes défavorisés car offrant généralement des services sociaux et de centralité comparables à ceux des grandes villes tout en ayant un coût de la vie inferieur.
Cette thèse se focalise sur l’analyse de l’effet que les politiques locales de cohésion sociale peuvent avoir sur le développement socio-économique des VPM. La démarche suivie est organisée en deux temps. Dans un premier temps, on procède à un examen critique de l’état de l’art sur le sujet pour définir un cadre conceptuel permettant de mettre en évidence la relation entre cohésion sociale et développement socio-économique local. Dans un deuxième temps, ce cadre conceptuel est appliqué à l’étude empirique approfondie des études de cas en France et au Canada. Ces études de cas seront fondées sur des entretiens menés avec les acteurs et les élus locaux de ces villes et aussi sur le recueil systémathique des données concernant les villes étudiées.
L’hypothèse principale de cette recherche est la suivante : les politiques publiques de cohésion sociale peuvent jouer un rôle cardinal dans la création du lien entre les acteurs, les ressources, les actions et surtout les innovations sociales. Ce lien peut créer un ensemble qui pousse le VPM vers un développement socio-économique durable.
Cette recherche envisage produire un modèle conceptuel de performance des politiques publiques de cohésion sociales au plan local. Cette recherche devrait également contribuer à une meilleure compréhension des politiques publiques de cohésion sociale et leurs rôles dans le développement des VPM en regardant aux villes Canadiennes et Françaises. Cette analyse comparative peut apporter une nouvelle regarde sur la performance des VPM sur les deux pays concernés.