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Le rôle des communautés religieuses dans la fabrique urbaine de Rouen (10e-15e s.)
Financement : Contrat doctoral (bourse régionale)
Chef-lieu de cité romaine puis capitale des ducs de Normandie, Rouen est une ville qui connut un grand développement au Moyen Âge, où elle concurrençait Paris en bien des points. Si de nombreux travaux historiques et archéologiques lui ont été consacrés dans les dernières décennies, pour autant, la métropole de la Haute-Normandie ne bénéficie pas encore d’une réflexion synthétique sur les processus de formation et de transformation de son espace, dans les limites de l’enceinte du XVe siècle. Tel est l’objectif de ce projet doctoral qui portera principalement sur le Moyen Âge central et tardif, la ville du haut Moyen Âge ayant fait l’objet d’analyses récentes. Ce sujet de thèse s’inscrit dans les nouvelles perspectives de l’Histoire urbaine regroupées sous l’appellation de « fabrique urbaine » et fondées sur les principes suivants :
une approche multi-scalaire, dans le temps et dans l’espace ;
le croisement de tous les types de sources historiques disponibles : données textuelles, iconographiques – abondantes à partir du XVIe siècle – et matérielles (données enfouies et en élévation) ;
la mise en œuvre d’un Système d’Information Géographique (SIG) indispensable au croisement des sources à différentes échelles.
Avec plus de trente églises paroissiales et une quinzaine de communautés régulières et siège d’un archevêché très puissant, Rouen bénéficie d’une masse considérable de sources écrites médiévales, qui nous renseignent à la fois sur l’action des institutions ecclésiastiques sur l’espace urbain – à travers les transformations de leur propre emprise topographique et celles de leur domaine foncier – et sur la perception qu’elles avaient de cet espace.
Il s’agit donc de restituer dans un premier temps la réalité topographique de la ville médiévale, à partir des sources écrites, planimétriques et matérielles, puis d’identifier les différents discours qu’elle a suscités au fil des siècles parmi les acteurs sociaux en présence : communautés religieuses séculières ou régulières, archevêques, ducs, pouvoir royal et ses relais locaux à partir de 1204. On procédera notamment à une étude sémantique du vocabulaire désignant le fait urbain (civitas, urbs, burgus, vicus etc.).
Ainsi, seront confrontés différents niveaux de réalité : l’espace aménagé et habité et l’espace perçu, qui relève pour une large part de la sacralité au Moyen Âge, notamment à travers les lieux d’inhumation (qui étaient des espaces consacrés) et les parcours processionnels qui constituent autant de réseaux immatériels en ville.