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COST
La NEF : Habiter et travailler dans un bâtiment à haute performance énergétique
par
- 14 décembre 2015
Résumé
La transition énergétique rend nécessaire l’adaptation des bâtiments aux regards des enjeux énergétiques et environnementaux. La notion d’efficacité énergétique induit une polarisation sur une dimension technique validée et encadrée réglementairement. Dans cette perspective, l’occupant est souvent considéré comme le réceptacle de pratiques prédéterminées par les systèmes techniques auxquels il doit adhérer et s’adapter, alors même qu’il est porteur de modes d’habiter en lien avec des caractéristiques sociodémographiques, économiques et culturelles. Les retours des campagnes de suivi et de mesures des programmes BBC et BEPOS mettent en évidence une différence notable entre performances théoriques et performances réelles observées, différences qui peuvent être imputées, au moins partiellement, aux occupants. Le programme NEFiScience propose d’interroger les logiques de comportements et de consommations énergétiques en contexte technique a priori favorable (BBC/BEPOS) en les articulant aux questions d’évolution des modes de vie. Quelles sont les conditions techniques, sociales et organisationnelles de la performance énergétique des bâtiments occupés en résidentiel et en tertiaire ? La recherche s’appuie sur des observations et des entretiens approfondis répétés auprès des occupants du bâtiment la NEF à Tours.
Mots clés : Énergie, Bâtiment, Usages, Comportements
Le terrain d’enquête
Le terrain d’enquête est le bâtiment la NEF à Tours qui constitue un projet exemplaire par au moins trois caractéristiques. Il s’agit d’un projet de réhabilitation d’un bâtiment à vocation professionnelle, ce qui implique des contraintes structurelles mais aussi un ensemble d’opportunités techniques et économiques. Sa localisation, héritée de l’ancienne activité de tri postal, en proximité immédiate de la gare de Tours et des voies ferrées, a imposé une réflexion sur l’exploitation des espaces en fonction de leur orientation. En conséquence, le bâtiment est constitué de deux partie : côté voies ferrées, des espaces destinés à des activités professionnelles diverses du tertiaire, côté “ville” des surfaces à usages résidentiels. L’ensemble dispose de services et d’espaces mutualisés – dont les espaces de circulation sur lesquels ouvrent les locaux professionnels et des fenêtres d’appartement – l’objectif affiché étant de maîtriser les consommations d’énergie. Objectifs et méthodologie
L’objectif de cette recherche est de saisir les formes d’appropriation du bâtiment et d’évaluer l’impact de la conception et de l’instrumentation techniques (efficacité énergétique) sur les usages et les formes d’occupation (sobriété énergétique). L’angle privilégié est l’analyse des modes d’habiter et la confrontation des usages (professionnels et privés) d’un même espace, dont l’efficacité énergétique suppose que les occupants adhèrent pleinement au projet de sobriété énergétique et développent spontanément des comportements adaptés.
La recherche NEFiScience repose principalement sur l’observation des espaces et de leurs usages et sur le recueil d’entretiens approfondis répétés auprès des deux publics – actifs professionnels et habitants – occupants le bâtiment la NEF à Tours. Nous mobilisons l’image (prises de vue photographiques et vidéo) qui nous semble particulièrement pertinente pour l’observation des espaces de mutualisation.
L’approche microsociologique est mise en perspective avec le contexte technique, social et politique. En effet, les arbitrages et les choix qui ont été engagés par les différents acteurs impliqués tout au long du processus de décision, de conception et de réalisation du bâtiment, méritent d’être interrogés et analysés : il convient de resituer le bâtiment dans son contexte institutionnel et urbain en prenant en compte les dynamiques du territoire ; il s’agit également de comprendre comment a été construite la définition des différents choix techniques, les (nouveaux ?) modes de coopération induits et la mobilisation de savoirs et de compétences spécifiques ; il est tout aussi important de comprendre les conditions techniques de production d’un tel bâtiment compte-tenu du cahier des charges. En ce sens, la présence des partenaires non académiques, le promoteur et le cabinet d’architecte qui ont réalisé le bâtiment ainsi que l’ALE et Envirobat, constitue un atout pour la recherche.
Autres membres de CITERES :
Christèle Assegond, sociologue, Ingénieur de recherche, chercheur associée
Bernard Buron, sociologue, Maître de conférences
Jean-Philippe Fouquet, sociologue, Ingénieur de recherche, chercheur associée
Claudie Rey, sociologue, Maître de conférences
Partenaires académiques
Centre d’Expertise et de Transfert Universitaire (CETU)-ETIcS, Université François Rabelais, Tours http://etics.univ-tours.fr
Financement :
Direction de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et du Transfert de Technologie, Conseil régional du Centre Val de Loire