CITERES


Partenaires

Logo CNRS
Logo Université François Rabelais



logo MSH Val de Loire
logo INRAP

Accueil du site > Contrats > PATRIMONDI

EMAM

PATRIMONDI

Les enjeux de la « patrimondialisation » ou la fabrique touristique du patrimoine culturel dans la mondialisation : Modèles globaux, recompositions identitaires, hybridations

par Muriel - 24 septembre 2015

Contrat débuté en 2016, achevé en 2019
(coord. : Maria Gravari Barbas, Univ. Paris 1, chaire Unesco « Culture, tourisme, développement ») (coord. : Anna Madoeuf, CITERES/EMAM - pour CITERES)

Résumé du projet :

Les enjeux de la « patrimondialisation » ou la fabrique touristique du patrimoine culturel dans la mondialisation : Modèles globaux, recompositions identitaires, hybridations.

Le projet PATRIMONDI explore la façon dont les dynamiques de la patrimonialisation interfèrent avec les mobilités touristiques et les circulations mondiales (de personnes, d’idées, de capitaux, d’images). L’analyse est sous-tendue par l’hypothèse d’un nouveau régime de patrimonialisation caractérisé par une coproduction touristique du patrimoine dans les dynamiques de mondialisation. Elle permettra de dépasser l’analyse classique d’un élargissement continu du champ patrimonial, pour définir et analyser les modalités contemporaines et nouvelles de sa production. Le néologisme de patrimondialisation, par son jeu sur l’assonance entre patrimonialisation et mondialisation, pense une tendancielle sortie des interférences historiques entre patrimonialisation et construction nationale, au profit d’une mondialisation du patrimoine, mais aussi d’une mondialisation par le patrimoine.

Le projet innove en abordant ensemble, et dans leur co-construction mutuelle, les dynamiques de la mondialisation, du patrimoine et du tourisme, traditionnellement conceptualisées dans des champs scientifiques distincts. Il s’agit de déconstruire les classiques oppositions entre patrimoine et tourisme d’une part, patrimoine et mondialisation d’autre part, trop souvent réduites à une opposition territorialisation-singularité versus déterritorialisation-homogénéisation, et de déplacer la problématique vers la construction d’un mondial patrimonial. Une telle approche, centrée sur les concepts, notions, normes et pratiques patrimoniales et touristiques qui circulent, et parfois s’hybrident, à l’échelle mondiale, relativise les conceptions « Nord-Sud » du patrimoine. La méthodologie proposée est comparatiste.

La sélection de 5 biens emblématiques de la mondialisation du et par le patrimoine [3 biens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO (Angkor, le Vieux Québec, Marrakech), 1 bien du patrimoine mondial immatériel inscrit sur la liste de l’UNESCO (le tango), 1 bien national produit de l’internationalisation (les concessions internationales de Tianjin)] vise à étudier les relations entre échelles (locale, nationale et mondiale) qui s’y construisent et qui les construisent.

Ces exemples seront traités selon une grille d’analyse croisée afin de dégager les « noeuds », les « passerelles », les « limites » de la façon dont ils s’inscrivent dans un contexte de mondialisation. Tout en s’ancrant dans la contemporanéité, l’approche proposée abordera la constitution dynamique de la mondialisation (« worlding » selon Cochrane et Passmore 2001) des biens patrimoniaux, dans le passé [analyse de la « généalogie » patrimoniale, non sans liens avec une approche géohistorique de la mondialisation (Braudel, 1985 ; Grataloup, 2007)] et dans l’avenir (approche prospective).

La montée en généralité du travail de terrain sur les 5 biens sélectionnés réalisé suivant une méthodologie qualitative (entretiens, observation, sources écrites, archives), sera couplé avec une analyse quantitative de l’ensemble des sites du Patrimoine mondial de l’UNESCO (1007 en 2015) via les réseaux sociaux (analyse de plusieurs milliers de photographies et commentaires postés). Cette analyse permettra de saisir la circulation des représentations des visiteurs du Patrimoine mondial et leurs pratiques, mais aussi les limites et les résistances. Dans un contexte où le tourisme devient un « genre commun » (Lussault, 2007), où le patrimoine propose une grille de lecture du monde et se structure en réseau mondial, formant un « heritagescape » (Di Giovine, 2009), l’analyse conjointe du patrimoine et du tourisme dans et par la mondialisation revêt des enjeux majeurs, politiques, géopolitiques, économiques, identitaires et culturels, qui sont à explorer à la fois localement et globalement.

C’est ce que se propose de faire ce projet dont les implications sont à la fois théoriques (exploration et analyse du concept de patrimondialisation) et opérationnelles.

Résumé du projet en anglais :

The PATRIMONDI project explores how the dynamics of the heritagization interferes with tourism motilities and global circulation (of people, ideas, capital. The analysis is underpinned by the assumption of a new regime of heritagization characterized by a co-production of heritage by tourism in the context of globalization. The project aims at going beyond the classical analysis of the continuous enlargement of the heritage field, in order to define and analyze the contemporary and new ways of heritage production. The neologism of patrimondialisalion (worldheritagization), by his assonance between heritage(patrimoine) and globalization (mondialisation),proposes a critical reexamination of the historical interference between heritage and national construction in favor of the globalization trough heritage. The project innovates by addressing together, and in their mutual co-construction the dynamics of globalization heritage and tourism which are traditionally conceptualized by The aim is to deconstruct the traditional positions between heritage and tourism on the one hand ; heritage and globalization on the other hand, too often reduced to an opposition territorialisation-singularity versus deterritorialisation-homogenization, and to move the issue to the construction of a global heritage. Such an approach based on heritage and tourist concepts, notions, norms and practices that circulate (and sometimes hybridize) in a global scale, relativizes the usual heritage conceptions North-South. The proposed methodology is comparative. The selection of 5 emblematic sites of globalization of heritage and through heritage [3 sites inscribed on the list of World heritage of UNESCO (Angkor, Old Quebec, Marrakech), 1exemple inscribed on the list of intangible World heritage of UNESCO (Tango), a national heritage produced by internationalization (the international concessions of Tianjin, in China)] aims at exploring the complex relationship between the different scales (including local, national and global) that both produce heritage and is produced by heritage. These 5 examples will be analyzed according to a cross-in order to identify the ’nodes’, the ‘gateways’ or the ’limits’ of how they fit in the context of globalization. While anchoring in the contemporaneity, the proposed approach will also address the dynamic constitution of globalization (’worlding" according to Cochrane and Passmore, 2001) of heritage assets, in the past (analysis of the heritage ‘Genealogy’ the through a geohistorical approach) and in the future (prospective approach). The generalization of fieldwork research (carried out following a qualitative methodology : interviews observation written sources, archives) done on the 5 selected heritage examples will be facilitated by the quantitative analysis of all the 1007 sites (in 2014) of the world heritage of UNESCO via the social networks (analysis of several thousands of photographs and comments posted by tourists and visitors).This analysis aims at capturing the circulation of representations and practices of heritage visions. In a context where tourism becomes a "common phenomenon’ according to Lussault ( 2007),and where heritage i s structured as global network (a ’heritagescape’ according to DiGiovine, 2009) - also through tourism practices and representations the parallel analysis of heritage and tourism in and by globalization represents a major political, geopolitical, economic identity and cultural issues which need to be explored at both the local and the global scales. This is the aim of this project whose implications are both theoretical (exploration and analysis of the concept of patrimondialisation (worldheritagization) and operational (management of heritage properties which are more an ore globalized and globalizing).