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BIOSOL

Stimulation biologique des sols et gestion socio-économique des agrosystèmes au Burkina Faso

par Muriel - 12 mai 2015

Contrat débuté en 2011, achevé en 2014
Coordination UMR ISTO, Mikael Motelica-Heino CITERES partenaire J.-L. Yengué APR Région (coord. : Jean-Louis Yengué)

Résumé

Le projet, qui rassemble de manière inédite sciences biophysiques, humaines et acteurs français et burkinabè de l’aide au développement, a pour objectif de promouvoir de nouvelles connaissances innovantes pour lutter contre la pauvreté en rendant les paysans du Sud autonomes et en augmentant les rendements culturaux par l’intensification écologique. Il étudie et met en oeuvre cette pratique agroécologique pour assurer la diversification des agrosystèmes de production aux différentes échelles pertinentes (du champ au bassin-versant), dans différentes régions du Burkina Faso (villages de Sampieri à l’Est, Barani à l’Ouest et d’Oradora au Sud) et dans des contextes pédoclimatiques et culturels variés. Cette intensification s’appuie sur les processus écologiques mis naturellement à disposition par les écosystèmes pour produire plus et durablement. Véritable recherche-action, ce projet tient compte des problèmes profondément liés (climat, érosion, biodiversité dégradation) qui affectent les ressources naturelles (eau et sols) et fait émerger une recherche systémique en tablant sur le décloisonnement des activités scientifiques. À ces fins, il rassemble des techniques traditionnelles (savoirs paysans) et innovantes (essais agronomiques) utilisées dans le monde entier (associations végétales multi-spécifiques, compost, BRF, semis direct...) afin dassurer une intensification écologique soutenue. Sur un plan socio-culturel, il étudie les conditions d’adhésion sociale et propose des stratégies facilitant la diffusion de cette technique agricole durable et endogène, en s’appuyant sur l’expérience des acteurs écoagricoles burkinabè

Objectifs et finalités

Ce projet a pour objectif de promouvoir de nouvelles connaissances éco-agronomiques innovantes, dites d’intensification écologique, qui puissent apporter des réponses fiables pour assurer un développement environnemental et socio-économique durable dans différentes régions du Burkina Faso. Il s’inscrit dans le souci présent et mondial de « nourrir la planète » de façon durable et d’en réduire les contrastes de pauvreté par l’utilisation de techniques agricoles performantes, endogènes et auto-centrées. Il tente ainsi d’apporter une réponse aux défis multiples, régionaux et locaux, du changement climatique en zone sahélo-soudanienne (désertification, perte de fertilité des sols,paupérisation, insuffisance alimentaire, migrations forcées...). Son originalité provient de l’étroite collaboration entre sciences biophysiques (ISTO, Passerelles), sciences humaines (CEDETE, CITERES, ENSPN) et acteurs de l’aide au développement français (CENTRAIDER, LOOS N’ GOURMA, DJANGON BARANI) et burkinabè (AVAPAS, autorités locales). De la mise au point scientifique des techniques de l’intensification écologique à leur adoption et utilisation autonome par les paysans locaux, c’est en effet toute la chaîne des transferts de compétence que se propose de réaliser le programme BIOSOL. Une série d’études sera ainsi conduite simultanément sur (i) les techniques agro-écologiques elles-mêmes, sur (ii) le bilan de celles déjà utilisées par certaines communautés villageoises formées par l’AVAPAS, sur (iii) les modalités ethno-culturelles d’adoption de ces techniques par les sociétés rurales, sur (iv) la formation des paysans à ces pratiques (en insistant sur le volet formation de formateurs-paysans pour diffuser les bienfaits de la méthode sans instituer de dépendance institutionnelle ou technique), et, enfin, sur (v) la mise au point d’indicateurs agro-socio-économiques de suivi des expériences réalisées.

Sur un plan biophysique, les buts du projet sont d’accroître les connaissances scientifiques, techniques mais aussi opérationnelles des techniques biophysiques traditionnelles et innovantes appliquées tant au plan agronomique que de lutte pour la préservation des ressources naturelles. L’étude de l’aggradation des sols, augmentation de la stabilité structurale, de la matière organique, de la biodiversité avec économie d’intrants et baisse de la pollution et de l’érosion sera privilégiée. L’originalité de cette étude est de ne préférer aucun des systèmes de culture, de concevoir même des possibilités d’amélioration des uns par des ajouts des autres, d’adapter les itinéraires techniques selon les types d’associations identifiés afin de permettre la restauration de la fertilité organique du sol et sa protection contre l’érosion. Ceci repose sur trois approches conceptuelles : (i) une approche pratique de terrain en milieux paysans, (ii) une recherche scientifique en laboratoire et en station, (iii) un feed-back entre (i) et (ii).

Sur un plan géographique et ethno-géographique, le but est d’évaluer les conditions socio-culturelles d’adoption de ces techniques agro-écologiques par les communautés rurales. L’étude systémique des paysages agraires et des sociétés rurales sera privilégiée afin d’établir les stratégies d’adhésion sociale à l’intensification écologique. Une attention particulière sera portée au fonctionnement du sociosystème (pratiques de l’exercice des pouvoirs et contre-pouvoirs sur le groupe et l’espace, identification des conflits d’usages et de leurs modes de résolution, repérage des fractures culturelles ou ethniques et des arrangements ou parentèles) afin d’identifier les leviers d’intervention.

Sur un plan opérationnel, les conditions de diffusion de ces pratiques au sein des communautés villageoises du Burkina Faso (formation) et des instances administratives concernées (sensibilisation/ communication) seront prioritaires.

Ces trois plans inscrivent résolument le projet BIOSOL dans une logique interdisciplinaire de recherche-action et de collaboration Nord-Sud.

Valorisation

Articles Robert A., Yao, M., Yengué J.-L. et Servain S. (à paraître), « Remote-sensing and landscape in Sahelian Africa », Arabian Journal of Geosciences.

Robert A., Yengué J.-L., Servain S., 2014, « A method to map the land use in Africa by using satellite images - Application to Sampieri village (Burkina Faso) », NNGT Journal : International Journal of Signal Processing and Imaging Engineering, Volume I, July 30, p. 41-49

Robert A., Yengué J.-L., Servain S., 2014, « Remote-Sensing and Landscapes, Limits of Smaller Scale Generalization and Reproducible Method : Case Study in Burkina Faso », Lecture Notes in Computer Science, vol. 8579, Computational Science and Its Applications – ICCSA 2014 : 14th International Conference, Guimarães, Portugal, June 30 - July 3, 2014, Proceedings, Part I, B. MURGANTE et al. (Eds.), Springer International Publishing Switzerland, p. 408-422

Robert A., Yengué J-L, Servain S., 2014 « A method to map the land use in Africa by using satellite images. Application to Sampieri village (Burkina Faso) », IJCNC International Journal of Computer Networking and Communication, VOL.1 No.1, May 2014

Yengué, Jean-Louis, et Maude Cochonneau. « For the development of agroecology at Barani (Burkina Faso) ». Journal of Agricultural Science and Technology B Volume 3, August 2013 (Serial Number 28), no Number 8 (août 2013) : 545‑50.

Actes de colloque

Yengué Jean-Louis, et Agnes Niclot « Analyse spatio-temporelle de l’occupation du sol dans la vallée de la Loire ». In Conférence internationale ESRI 2013, En ligne. Versailles, France, 2013.