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Chinon

Projet collectif de recherche

Contrat débuté en 2005, achevé en 2009
Coordonné par Bruno Dufaÿ

 

 

Ce programme est structuré dans le cadre d’un projet collectif de recherche autorisé et subventionné par le ministère de la Culture et porté par le Service de l’archéologie du Département d’Indre-et-Loire (Conseil général). Il avait pour but d’étudier un type d’occupation du territoire typique du Moyen Age occidental, l’habitat groupé pourvu d’un lieu fortifié : une ville et son château, dans leur réalité propre, leurs évolutions et leurs interactions.

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Chinon : vue générale de la ville et de la forteresse
(photo : Cyb’Air vision)

La forteresse et la ville de Chinon se prêtent bien à ces analyses, grâce à un tissu médiéval relativement préservé et un édifice castral qui offre des occasions d’études rares. On espère ainsi mieux comprendre l’histoire de ce lieu d’encadrement des populations qui remonte, on le sait depuis 2007, à l’époque gauloise (habitat privilégié à l’emplacement du château), s’est transformé en vicus et castrum pendant l’Antiquité et le haut Moyen Age, puis en chef-lieu de viguerie, en centre du pouvoir comtal, puis royal, pour être aujourd’hui une des deux sous-préfectures du département. La présence du pouvoir a influé sur la ville (topographie, notamment ports et pont, rôle de grands établissements religieux, enceintes), mais celle-ci s’est peu développée économiquement, contrainte en particulier par un site naturel étroit en bordure de la Vienne, et une situation relativement marginale par rapport aux grands axes de communication.

La forteresse, propriété du Conseil Général d’Indre-et-Loire, a fait depuis quelques années l’objet de très importants travaux de restauration, qui ont entraîné la réalisation de fouilles et d’études de bâti qui sont sans doute les plus importantes de France en superficie en milieu castral (7500 m²). Une équipe du Conseil Général d’Indre-et-Loire y a travaillé de 2004 à 2010 sous la direction de Bruno Dufaÿ. Des résultats importants, tant sur les fortifications elles-mêmes que sur les usages non militaires du château, ont été acquis.

Une compréhension monographique détaillée des différents édifices et éléments de fortification a pu être obtenue. Elle concerne aussi bien le rempart antique, le logis comtal du 10ème siècle, que le bâti princier des 14-15èmes siècles, sans parler de la découverte d’un palais d’âge roman inédit, attribuable à Henri II Plantagenêt. Les études de mobilier, bien que pénalisées par la relative rareté de ce dernier, ont permis d’apporter des éclairages sur la vie quotidienne et le statut des différentes parties de la forteresse qui, avec ses 3 ha, fonctionnait par moment comme une petite ville. L’évolution générale du site a pu d’ailleurs être abordée avec les outils de modélisation développés pour l’évolution urbaine.

La ville elle-même n’a guère connu d’opérations d’archéologie urbaine depuis la fouille partielle du site de la collégiale Saint-Mexme, si ce n’est, en 2006, une opération menée par l’Inrap (M.-D. Dalayeun) au pied du château, dans l’emprise de l’ancien Hôtel-Dieu. Son étude est donc abordée par le biais de sa morphogenèse et l’étude monographique de certains de ses édifices. Toutefois, ce volet du PCR a été beaucoup moins développé, car les chercheurs ont été moins disponibles, ou ont quitté la région pour des questions d’évolution de carrière. L’étude principale a porté sur la chapelle Saint-Jean, dont le premier état de charpente fut daté, à cette occasion, par dendrochronologie, de 1480.