Accueil du site > L’équipe DATE > Programme scientifique > Axe 3 – Actions intentionnelles territorialisantes
IPAPE
L’axe actions intentionnelles territorialisantes poursuit la réflexion sur le projet d’aménagement en élargissant les notions de projet et de système d’action à toute action intentionnelle. Dans cette perspective, le projet est à considérer de façon extensive, du projet personnel se traduisant par des pratiques jusqu’au projet de société. Il sera analysé en tant qu’il a des conséquences en termes de territorialisation. Il s’agit d’investiguer, sur un plan théorique, la spécificité de ce mode d’action, le distinguant d’autres types d’action (pratiques, actions non intentionnelles, planification, …). Il découle de cela trois grandes séries de questionnements scientifiques.
qu’est-ce que le projet conçu ou appliqué, en tant qu’il a des répercussions sur le territoire ? Quelles formes a-t-il pris et prendra-t-il ? En quoi est-il système (de pratiques professionnelles, de pensées, d’actions, d’acteurs, de normes et de valeurs, de temporalités) ?
comment saisir les liens qu’entretiennent le projet et les pratiques socio-spatiales avec leurs contextes ? Comment délimiter ce qui relève du projet de ce qui relève de son contexte ?
quelles sont les conduites (savoir-faire et compétences, apprentissages, éthique professionnelle, morale) auxquelles incite le projet ou requises par celui-ci ? Comment articuler réflexions et actions individuelles et politiques et interdisciplinarité ?
L’analyse du projet comprend la dimension juridique de celui-ci : le projet appliqué au territoire ou impactant le territoire correspond à la mise en œuvre de procédures. En quoi la procédure influence le déroulé et le contenu final du projet appliqué au territoire ? La dimension sociologique du projet est aussi explorée. Le projet apparaît comme un système d’acteurs interagissant selon leurs représentations de l’espace, de la nature, des autres acteurs.
L’observation des pratiques fait partie des objectifs de cet axe et dégager ce qui est de l’ordre de l’individuel et ce qui est de l’ordre du social en est un autre. La notion de pratique sera analysée, dans sa capacité à enclencher des processus de territorialisation, sous deux angles majeurs :
les pratiques habitantes : en accord ou en contradiction avec leurs représentations du monde et d’eux-mêmes, les habitants sont en interaction constante avec leurs espaces de vie et en font des territoires. En retour, ces territoires, par ce qu’ils offrent ou non modèlent ces pratiques
les pratiques professionnelles, notamment celles des professions ayant vocation à avoir un impact sur les territoires (urbains, périurbains, ruraux et naturels), à différentes échelles et selon différents angles (relevant de la spatialité, de l’habiter, de la mobilité, du rapport à l’environnement, à la santé, aux différentes socialités…). Sont concernés les aménageurs, promoteurs, urbanistes, développeurs territoriaux, gestionnaires des espaces patrimoniaux (naturels comme culturels) mais aussi toute action professionnelle qui, si elle n’a pas spécifiquement le territoire comme visée, a des répercussions sur celui-ci. Cet axe a donc une portée descriptive et explicative, du côté du territoire (quels sont les processus ayant amené la situation actuelle ou passée ?) comme du côté des pratiques (quelles sont les répercussions de tels types de pratiques, de telles compositions de pratiques ?). Cet axe a aussi une portée opératoire : comment agir ou conduire à agir de manière à faire advenir tel processus de territorialisation ? Les résultats attendus sont une meilleure compréhension des modes de transformations des territoires. Les investigations portées sur le plan théorique du projet, l’attention portée aux différentes échelles qui le caractérisent, et la diversité des thématiques qui l’animent, proposent un champ de recherche qui situe l’axe « action intentionnelle territorialisante » en amont de la réflexion des deux autres axes de l’équipe « risques, vulnérabilités et résilience des territoires » et « dynamiques environnementales, enjeux et paysages ».