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Prise en charge des malades et pratiques chirurgicales médiévales dans le centre de la France – approche historique et paléopathologique.
Financement : Contrat doctoral (bourse régionale)
La prise en charge des malades et les pratiques chirurgicales médiévales nous sont connues grâce à une importante littérature médicale qui se développe dès l’Antiquité. Les découvertes archéologiques ont entraîné un renouveau des problématiques de l’histoire de la médecine en proposant un accès direct aux restes ostéologiques des individus. Les avancées technologiques récentes en imagerie et en reconstruction 3D permettent de nouvelles analyses des pathologies en donnant accès aux structures internes de l’os et en permettant de proposer une restitution des tissus mous disparus.
La compréhension de l’histoire des pathologies et de leur traitement doit s’appuyer sur la pluralité des registres de sources disponibles afin d’aborder à la fois les cadres législatifs et religieux de la prise en charge des malades, les concepts et les savoirs médicaux de l’époque et leurs expressions archéologiques.
L’objectif de cette thèse est double : caractériser les modalités de prise en charge des malades dans le centre de la France du XIIe au XVe siècle et développer de nouveaux outils de diagnostic en paléopathologie.
Le projet de thèse questionnera, par l’étude de neuf traités chirurgicaux représentatifs des différentes écoles médicales médiévales, la variabilité des gestes chirurgicaux et les outils utilisés. Deux types d’opérations retiendront particulièrement l’attention : les trépanations et le traitement des fractures en raison de leurs expressions dans le registre archéologique.
Les sites archéologiques seront sélectionnés en fonction de leur rôle de structure d’accueil des malades (chapelle Saint-Lazare de Tours, La Madeleine d’Orléans) et de la fréquence élevée de pathologies identifiées lors d’études précédentes (prieuré Saint-Cosme à la Riche, cimetière paroissial de Saint-Pierre-le-Puellier à Tours, cimetières paroissiaux de Rigny et Joué-les-Tours, cimetière de la collégiale Saint-Mexme de Chinon).
En complément d’une reprise de l’étude anthropologique afin d’uniformiser les méthodes et rendre possible les comparaisons inter-sites (détermination du sexe des individus, estimation de l’âge au décès, reconstitution des pratiques funéraires), l’étude paléopathologique s’appuiera sur une série d’acquisitions en imagerie (scanners médicaux et micro scanners). Ces méthodes d’imagerie offrent la possibilité d’observer la structure interne des ossements de manière non invasive et ainsi d’affiner le diagnostic paléopathologique sans altérer les vestiges. Des reconstructions 3D seront également effectuées à partir des scanners afin de reconstituer la dynamique des atteintes observées.
La confrontation de l’ensemble des données obtenues (historiques et anthropologiques) amènera des données nouvelles à la fois sur l’histoire régionale (structures d’accueil), en paléopathologie (analyse 3D, comparaison des textes et des observations) et sur l’histoire de la médecine en général.
Cette thèse s’inscrit dans le programme de recherche du laboratoire Archéologie et Territoires (LAT) de l’UMR 7324 CITERES à la fois dans le thème 3 « Le monde des morts de la protohistoire à l’époque moderne » de l’axe 3 – Flux, échanges et aires culturelles et dans la thématique transversale 3 – Archéomatique. Ce projet s’appuie sur des collaborations avec les acteurs locaux de l’archéologie (Service régional de l’archéologie, Inrap, services de collectivités…) et de la médecine (CHRU) et avec des membres de différentes unités de recherche parmi lesquelles l’UMR 7324 CITERES et l’UMR 7323 CESR de Tours, l’EPHE et l’UMR 5199 PACEA de Bordeaux.