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Invité
Post-doctorant étranger de l’Université François-Rabelais, MSH Val-de-Loire, CESR/CITERES-LAT
1er novembre 2013
Invité CITERES LAT de novembre 2013 à octobre 2014
Ce projet s’appuie sur des travaux récents qui ont porté sur les différents types de sources mais demeurent dispersés. L’objectif est donc de mettre en relation un grand nombre d’informations disponibles mais éparses au moyen du SIG afin de mener à bien une réflexion approfondie sur les modalités de la fabrique urbaine de Florence, à l’échelle d’un quartier d’une grande importance sur le plan économique, urbanistique et architectural entre le XIIIe et le XVIe siècle en particulier.
Il s’agit d’une approche globale d’Histoire urbaine qui cherche à mettre en relations les systèmes sociaux et les transformations de l’espace sur un territoire de petite taille mais d’une grande importance emblématique dans l’une des villes majeures de l’Italie du Moyen Âge et de la Renaissance.
L’objectif majeur de ce programme est d’étudier les conditions sociales et économiques ainsi que les modalités matérielles des transformations de l’espace urbain, dans un quartier de Florence, du XIe au XVIe siècle, en croisant les données textuelles, matérielles et planimétriques au moyen d’un système de gestion de bases de données et d’un système d’information géographique. En se fondant principalement sur quatre fouilles récentes conduites dans la partie sud-est de la ville, les grandes étapes des transformations de ce quartier seront dégagées en prenant en compte l’impact des édifices antiques, conservés pour partie en élévation, sur les opérations d’urbanisme successives, particulièrement importantes à partir du XIIIe siècle.
En effet, dans la période considérée, l’aire d’étude a présenté des paysages très divers. Au début du XIe siècle, sont juxtaposées des petites églises et des habitations en terre et en bois dispersées au milieu des monuments antiques (dont l’amphithéâtre, le théâtre et les thermes). Devenu au XIe siècle le lieu de résidence des plus grandes familles de la ville, comme les Uberti, cette zone fut radicalement transformée à partir du XIIIe siècle par des opérations d’urbanisme fondées sur une régularité d’inspiration antique. A la fin du XIIIe siècle fut entreprise la construction du Palazzo Vecchio qui renforça le paysage monumental du quartier, encore accentué par l’édification des Offices et l’agrandissement du Vieux Palais au XVIe siècle. Au-delà de la restitution des rythmes et des modalités matérielles de la fabrique urbaine, il s’agit d’étudier le rôle des élites dans le développement économique et social de la ville, qui passe par le contrôle d’un quartier implanté au bord de l’Arno.
Ce programme de recherche prolonge une thèse de doctorat soutenue en mai 2011 à l’Université de Sienne et intitulée : Archeologia urbana a Firenze, lo scavo della terza corte di Palazzo Vecchio (indagini 1997-2006)” (dir. R. Francovich). Ce travail, qui a pris en compte toute la séquence stratigraphique observée du Ier siècle avant J.-C. à l’époque moderne, à l’échelle de l’îlot du Palazzo Vecchio, a mis en évidence les transformations du théâtre encore bien identifiable dans le paysage urbain des XIIe-XIIIe siècles. A cette période l’emprise de grands lignages sur la partie sud-est de Florence se traduisit par la construction de maisons-tours et de palais. Parallèlement, l’étude de la céramique a permis de mieux évaluer le niveau économique des habitants du quartier et de mieux connaîtres les réseaux d’échanges dans lesquels s’insérait la ville.
Le post-doctorat constitue donc un élargissement spatial de cette première étude en prenant en compte les îlots adjacents à celui du Palazzo Vecchio, avec un resserrement chronologique afin de se concentrer sur les étapes de la monumentalisation au Moyen Age et à la Renaissance de ce secteur qui devint le cœur politique, social et économique de la ville de Florence.