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Séminaire

Avantages et limites des méthodes compréhensives et participatives en sciences humaines

Avec l’exemple des entretiens de type « compréhensifs » dans le cadre de l’analyse de représentations et pratiques médiatiques

4 décembre 2014

4 décembre, 13h30-16h30 Université de Tours, site des tanneurs, salle 310

Séance fusionnée avec le séminaire Méthodologies de CITERES

Intervenant : Pascal Ricaud (CITERES-CoST)

Discutant : Nicolas Sourisce

A partir d’une recherche actuelle sur les représentations et pratiques journalistiques, la discussion portera sur les méthodes participatives privilégiées (entretiens de type "compréhensifs", focus groupe/double intersubjectivité), permettant une ouverture sur une réflexion et des questions plus larges sur les méthodes « participantes » ou participatives (intérêt et limites).

Résumé  :

Notre objet d’étude porte sur l’évolution de la profession de journaliste radio suite à la migration du média sur le web et l’intégration de nouveaux dispositifs sociotechniques de communication (blogs, forums, réseaux sociaux …). Nous nous intéressons aux conditions de production, d’appropriation ou d’adaptation à ces nouveaux dispositifs, dans le cadre des évolutions techniques apportées par le web, et notamment à la question des nouvelles interactions, des nouveaux dialogues qui s’établissent entre les acteurs de l’information et leurs publics. Pour mieux saisir la réalité des mutations contemporaines des pratiques et de l’identité des professionnels de l’information radiophonique, nous avons fait le choix d’une approche compréhensive en leur donnant la parole. Il s’agissait d’analyser leurs discours sur leurs pratiques, discours recueillis grâce à des entretiens de type compréhensifs (Kaufmann, 2007) conduits auprès de journalistes de RFI, premier corpus qui en appelle d’autres pour confronter les divers résultats, faire ressortir permanences et différences en fonction du type de média (public/privé, national/ international …). L’approche qualitative (Paillé, 2006) que nous avons privilégiée pour mieux saisir la richesse et la complexité de leurs représentations et opinions, s’inscrit dans un paradigme constructiviste que j’expliquerai. Ces entretiens se situent au cœur d’un processus de co‐construction de sens entre un enquêté et un enquêteur dont je détaillerai les conditions de mise en place et de déroulement, en questionnant l’intérêt et les limites d’un tel exercice. L’exploitation des premiers résultats nous ont déjà permis de faire ressortir des catégories de sens, à partir des explications, justifications et réflexions de ces journalistes (les discours recueillis étant en effet fortement réflexifs). Nous envisageons une approche plus participative à partir de ces premières catégories de sens. Il s’agirait de faire ressortir des thématiques et questionnements forts soumis à la discussion, à une confrontation des points de vus et représentations, à une intersubjectivité constructive. Cela permettrait de dégager une vision commune (consensuelle ou basée sur le compromis) et des propositions collectives sur l’orientation des pratiques professionnelles dans le contexte numérique actuel. Comme je le préciserai, cette démarche d’un point de vue plus conceptuel s’inscrit dans le cadre de l’agir communicationnel, de l’éthique de la discussion d’Habermas (1992) et repose sur la triple condition d’une reconnaissance mutuelle, d’une interconnaissance (ou connaissances partagées) et in fine d’une intercompréhension. J’évoquerai les dispositifs envisagés, en tentant là aussi de faire ressortir certaines de leurs contraintes et limites (focus group, ateliers participatifs). Avant d’engager la discussion avec la salle, je pourrai poser la question et engager une réflexion sur la mise en place d’un dispositif d’observation, représentant en même temps un outil opérationnel et méthodologique, associant méthode participative, approche délibérative et l’usage à ce moment‐là de dispositifs on‐line de type "réseaux sociaux".