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MARG-IN

MARGinalisation/INclusion : les effets à moyen et à long terme des politiques de régulation de la pauvreté étrangère sur les populations-cibles : le cas des migrants dits « roms » dans les villes d’Europe occidentale (France, Italie, Espagne)

par Muriel - 4 septembre 2015

Contrat débuté en 2015 (1er novembre), achevé en 2018
(coord. : Olivier Legros)

Autres membres de CITERES participant au projet de recherche : Laurent Cailly, Hélène Bertheleu (CoST) ; bénédicte Florin, Nora Semmoud (EMAM)

Résumé  :

A partir du cas des migrants roumains désignés comme « roms » et en situation précaire dans une vingtaine de villes de France, d’Italie et d’Espagne, nous analysons les effets sociaux dans la durée des politiques de régulation de la pauvreté étrangère en concentrant notre attention sur les mobilités résidentielles, sur les modes d’insertion économique et les pratiques de survie, ainsi que sur les modes de socialisation et d’inscription territoriale. En privilégiant l’observation des modes de vie, notre objectif est d’apporter de nouveaux éclairages et de participer aux débats sur les politiques de lutte contre la pauvreté. En effet, l’approche micro-économique qui prévaut aujourd’hui ne permet pas d’analyser finement, c’est-à-dire en les replaçant dans leur contexte, les processus d’interaction entre, d’un côté, les politiques mises en œuvre et, de l’autre, les pratiques et les stratégies de leurs destinataires. Or ces processus jouent un rôle majeur dans l’inclusion et l’empowerment des populations en situation de grande précarité. Nous privilégierons la démarche comparative qui vise à identifier des similarités et des différences dans les phénomènes observés en mettant l’accent sur les effets de contexte. Pour le recueil de données, nous avons fait le choix de l’enquête ethnographique. Nous réaliserons également 200 entretiens semi-directifs sur les modes de vie et/ou récits de vie reconstitués à partir des entretiens informels et des observations de terrain. Ces données seront regroupées au sein d’une base de données : Marg-In Dataset. L’analyse biographique sera privilégiée mais nous mobiliserons aussi les méthodes de personal network analysis, de traitement numérique et de cartographie des mobilités. Face à des terrains a priori difficiles d’accès, nous avons fait le choix de constituer une équipe de chercheurs ayant déjà une connaissance approfondie du terrain et des échantillons de données. Cette solution garantira un accès facile aux enquêtés et des informations de qualité. Pour l’échantillonnage, nous viserons moins la représentativité que l’exemplarité. Le choix de l’échantillon se fera en fonction des grands types de situations résidentielles observées - logement ordinaire, habitat précaire toléré et hébergement dans des dispositifs dédiés, errance forcée, retour en Roumanie – tout en tenant compte d’autres variables comme le genre, l’expérience migratoire et le passage par des dispositifs d’hébergement et d’insertion pour une partie des enquêtés. Si nécessaire, nous ferons évoluer l’échantillon en fonction des données recueillies sur le terrain et des informations fournies par les enquêtés (Respondent-Driven Sampling). Outre les spécialistes des minorités roms, notre équipe (31 chercheurs) compte des spécialistes des modes d’habiter, de l’insertion sociale et économique et des politiques publiques. Presque tous les chercheurs ont déjà travaillé ensemble au sein du réseau URBA-ROM. Ce projet marque une nouvelle étape de notre recherche, tout à fait innovante par rapport à ce qui a été fait jusqu’à maintenant en Europe. Le programme se déroulera sur trois ans. Les deux premières années seront consacrées aux enquêtes de terrain et à l’analyse des données, la troisième à la communication scientifique et à la valorisation. Les résultats attendus sont importants puisqu’à partir de l’observation des modes de vie des migrants roms en situation précaire, il s’agira d’identifier les processus d’inclusion ou, au contraire, de marginalisation à prendre en compte pour la construction des politiques à venir. Le projet MARG-IN constituera par ailleurs une contribution majeure à la lutte contre les préjugés et les discriminations dont les migrants désignés comme « roms » sont victimes ces dernières années en Europe occidentale.

Recrutement d’un post-doctorant novembre 2015-septembre 2017

Le laboratoire CITERES (université de Tours) recrute dans le cadre du programme ANR MARG-IN, un post-doc pour une durée de 24 mois du 1er novembre 2015 au 31 octobre 2017. Voir le profil

Abstract :

The research aims at analysing the social effects of anti-poverty policies on Romanian Roma migrants in around twenty cities in France, Italy and Spain. We will focus on migrants’ mobility, residential choices, survival strategies, economic integration, socialization patterns and territorialisation. Looking at modes of living, our goal is to propose new insights and to participate in discussions on policies against poverty. Indeed, today’s prevalent micro-economic approach does not allow to contextualise, and to grasp the interactions between policies and recipients’ practices. However, these interactions play a major role in the inclusion and "empowerment" of people living in precarious situations. Comparison will be mobilised to identify similarities and differences in the observed phenomena with emphasis on contextual effects. For data collection, our choice is to privilege ethnographic fieldwork. In order to implement the comparative approach, we will realize 200 interviews too, on modes of living and life stories. These data will be aggregated in a database (the Marg-In Dataset). Biographical analysis will be preferred but we will also mobilize techniques of personal network analysis, and of mobility mapping. Our research faces two main challenges : access to the field, because of poor living conditions and marginality of Roma migrants, and the impossibility of a representative sampling, due to the absence of census information. This is why our research team is composed by researchers having already done fieldwork with Roma migrants for several years, with a deep understanding of people and situations. This will help having an easier access to the field, and improve the quality information. Concerning the sample, we aim representativeness less than exemplarity. The sample selection will be based on the main types of observed residential situations - ordinary housing, shanty houses and slums, accommodation in shelter and other social services, forced mobility, eviction and forced return to Romania - while taking into account other variables too : gender, the migration experience and the involvement in special local welfare housing service. Sample will be refined on the basis of information provided by respondents (Respondent Driven Sampling). Besides the specialists of Roma minorities, our team (31 researchers) includes experts of housing careers, social and economic integration, and public policy analysis. Almost all the researchers have already worked together, and are part of the URBA-ROM network. This research represents a new stage, quite innovative compared to what has been studied so far in Europe. The first two years of the research are devoted to fieldwork and data analysis, and the third one to writing, mainstreaming and presentations in scientific international conference. We expect important findings : studying the effects of policies in promoting integration or, conversely, marginalization will allow to learn how to design and implement public policies for the future. MARG-IN findings will be a major contribution to the fight against prejudice and discriminations, as in the last years, in Europe, Roma are the target of many racist and xenophobic discourses.