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IPAPE

Hochart Karine

« L’Adyar n’est pas un long fleuve tranquille. Politisation de l’habiter au prisme de l’inondation à Chennai, Inde du Sud »

par Muriel - 19 novembre 2014

Thèse soutenue le 18 juin 2019
Direction : Sous la direction de Denis Martouzet, en co-direction avec Laura Verdelli

Financement : doctorant

Le projet de thèse s’inscrit dans le cadre du projet ARCUS qui vise à l’étude générale des interactions entre les formes urbaines et le fleuve dans le contexte indien. Ce travail, en collaboration avec l’université Anna à Chennai, est pluri-disciplinaire et rassemble des étudiants en architecture et en hydrologie autour de cette même thématique. Les liens privilégiés tissés entre l’université de Tours et l’école d’architecture et d’aménagement de l’université Anna, à Chennai, dans le cadre d’échange universitaire permettent aujourd’hui de développer des projets de recherche en commun. Ainsi, cette thèse sera réalisée en cotutelle entre les universités de Tours et d’Anna, à Chennai.

A Chennai, les espaces le long des cours d’eau ont longtemps été délaissés et occupés illégalement par les populations pauvres, sous la forme d’habitat spontané. Aujourd’hui, ces territoires redeviennent attractifs et les pouvoirs publics lancent alors de nombreux projets de dépollution, de réhabilitation et requalification des fleuves de la ville, impliquant l’éviction des habitants et la destruction des bidonvilles existants pour urbaniser ces bords de fleuve.

Cette recherche traite alors des espaces urbains occupés le long des cours d’eau à Chennai, et étudie en particulier la place, le statut et l’évolution des quartiers d’habitats précaires ainsi que le lien de ses habitants avec l’élément urbain que représente le fleuve. La relation affective au fleuve sera mise en parallèle avec la représentation culturelle et religieuse attribuée à cet élément. L’idée est de cerner ce à quoi renvoi la notion de fleuve pour les différents acteurs du territoire - les habitants de quartiers informels, les pouvoirs publics, les professionnels ou les étudiants- et d’en détacher les enjeux actuels d’urbanisation de ces bords de fleuve. Ce travail de recherche répondra aux sous-objectifs suivants :
-  L’étude du rapport entre forme urbaine et fleuve en Inde et son évolution,
-  L’analyse des projets actuels de réhabilitation des cours d’eau à Chennai,
-  Le recensement et l’analyse de la typologie d’habitat et des différentes formes urbaines existantes le long du fleuve étudié,
-  La documentation d’une (ou plusieurs) zone(s) d’habitat précaire située en bord de fleuve,
-  L’étude du rapport entretenu par les habitants de cette zone précaire avec le fleuve et le reste de la ville.

La mise en perspective des différentes représentations culturelle du fleuve avec les usages actuels des populations et les volontés des pouvoirs publics amèneront à soulever les incohérences et contradictions dans les projets urbains de requalification des cours d’eau. Ainsi, un des points de la thèse serait de mettre en évidence les traductions et manifestations de ces visions du fleuve dans les projets. Le décalage de vision culturelle et l’usage dans la réalité affecte-elle les projets urbains ? Dans quelle mesure ? Un autre aspect de cette étude relève de la documentation et de l’analyse d’un lieu d’habitat informel situé le long du fleuve. Cette partie de la thèse cherche à identifier l’exploitation actuelle du fleuve par les habitants du lieu, leurs pratiques de l’espace et leur relation au cours d’eau. Cette documentation permettrait de servir de base pour des propositions urbaines visant à requalifier les espaces de bords de fleuve, en améliorant les conditions d’habitabilité des populations sur place.