Accueil du site > Actualités > Hajek Isabelle
invité
Hajek Isabelle
Maître de conférences en sociologie, UMR SAGE, Université de Strasbourg, CNRS
20 avril 2023En délégation CNRS au sein de l’UMR CITERES de septembre 2022 à janvier 2024
Résumé du projet de recherche
Le projet de recherche que je propose dans le cadre de mon accueil en délégation à l’UMR CITERES pour l’année 2022-2023, interroge les formes sociales et spatiales d’une écologie des matières. Il s’appuie sur une enquête multiscalaire et multidimensionnelle mobilisant de nouveaux terrains aux côtés des recherches que j’ai menées sur le militantisme des déchets, l’écologie urbaine et les Humanités environnementales. Il s’appuie sur l’hypothèse d’un nouvel ordre socio-matériel et spatial rudologique, et vise à en mettre au jour les composantes. Dans cette optique, les travaux issus des « Nouveaux matérialismes » et ceux de l’esthétique de l’environnement sur la notion de « forme »1, couplés à la perspective épistémologique de l’enchevêtrement des échelles2, seront mobilisés. Il s’agit d’identifier et de comprendre les entités observables aujourd’hui, formées par des agencements socio-matériels, qui empruntent à l’histoire et aux politiques locales, aux intentions, aux savoir-faire et aux engagements des acteurs sur la question des déchets et des restes. En quoi ces formes rudologiques socio-matérielles émergentes permettent-elles de rendre compte d’une « écologie des matières » (ecology of matter3) ? D’une nouvelle éthique et d’un régime de politisation attentif aux choses et à leur dimension/portée politique ? Pour mener à bien ce projet, je mobilise trois corpus d’enquête :
- Ceux que j’ai déjà recueillis dans le cadre de mes travaux antérieurs réalisés sur les initiatives militantes de lutte contre le gaspillage dans le cadre du programme RELGA mené entre 2016-2019 pour l’Ademe, et dont je propose une réinterprétation ;
- Ceux relatifs à deux nouveaux terrains : l’un sur la récupération textile dans lequel j’attache une attention particulière au rôle joué par les femmes ; l’autre, dans le cadre de ma collaboration avec Emmaüs, qui permet d’élargir la focale sur la récup’ textile à la mise en place de micro-recycleries de quartier et d’une résidence artistique en quartier populaire dédiée à la transition écologique et solidaire.