INTRODUCTION

L’étalement urbain apparaît comme un problème majeur de la gestion urbaine, du développement économique et de la gestion des risques naturels. Ses conséquences néfastes sont nombreuses : élévation des coûts réseaux (transports, énergie), allongement des circuits d’approvisionnement, augmentation du phénomène de fragmentation sociale, perte de lisibilité du territoire, dégradations environnementales, augmentation de l’effet de serre, diminution des terres cultivées, dégradation des paysages. Dans un contexte de décentralisation, de mondialisation et de hausse des coûts de l’énergie, les problèmes de gestion des échelles augmentent. Les pressions économiques et sociales tendent à inciter les décisionnaires locaux à rechercher des leviers de développement rapide, à monter des projets de court ou moyen terme et à favoriser des logiques foncières d’opportunité. Les mesures prises jusqu’à aujourd’hui tendent à répondre aux symptômes plutôt qu’aux causes (les surfaces artificialisées augmentent, les habitants travaillent de moins en moins dans leurs communes de résidence, le nombre de trajets quotidiens augmente, etc.). Les mesures adoptées pour réduire l’étalement urbain consistent essentiellement à rendre des espaces inconstructibles au regard de leurs fonctions (espaces à vocation agricole ou écologique). Cependant, la protection de la destination des sols ne permet pas nécessairement d’en assurer la fonction, des espaces agricoles deviennent friches, des continuités écologiques sont rompues et des milieux sont pollués ou bouleversés.

Il semble donc crucial de se pencher sur le comportement des agents pour comprendre les enjeux du local, d’objectiviser la lecture des systèmes territoriaux pour montrer à la fois aux décideurs et aux habitants les voies de développement possibles qui répondent à des besoins multi scalaire (du local au régional).

Aussi est-il nécessaire de trouver, non des moyens de stopper l’étalement urbain par des limites réglementaires, mais d’attirer le développement autour de centralités, dont les fonctions et la localisation permettront tant d’assurer le développement de la commune qui l’héberge que le système territorial auquel elle appartient.

HYPOTHESES

 L’étalement urbain se pose comme un problème complexe et multi-scalaire (l’étalement urbain ne se limite pas aux limites administratives, le problème doit alors être considéré aux différentes échelles de gestion du quartier à la région) ;

 Le développement nécessite inévitablement la croissance, cependant la croissance n’est pas synonyme de développement (l’étalement urbain répond à une demande de croissance de la ville, à ce titre on ne peut le limiter par des interdictions du droit à construire, mais seulement par une proposition d’un système de développement plus efficace et compétitif) ;

 Les centralités constituent une force d’attraction et de développement propre à limiter l’étalement urbain (par leurs rôles de concentration des fonctions urbaines, elles facilitent le portage de projets coûteux tant en termes de logement, de transports que de création d’entreprises, ou d’optimisation de l’utilisation des territoires attenants.) ;

 La mise en place de stratégies peut entraîner des effets négatifs au niveau local contrebalançant ses effets attendus à grandes échelles. La mise en place d’une stratégie peut créer des effets pervers, en déstructurant le territoire dont les règles de fonctionnement diffèrent de celles qui sont évaluées lors de la création de la stratégie.

OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 1. Décrire les fonctions du territoire par une lecture multiscalaire. Plus précisément, chercher les fonctions propres aux différentes échelles territoriales et étudier la relation entre fonctions et échelles.

2. Comprendre comment les territoires, principalement responsables de l’étalement urbain (commune périphérique, rurbain), peuvent prendre part au développement d’un système territorial plus vaste - et ce afin d’initier des opérations répondant à la fois aux enjeux de développement communal, de soutien au système territorial et réduisant l’étalement urbain.

3. Développer un outil d’aide à la décision, utilisant la technologie des SIG, permettant de simuler l’impact local d’une stratégie sur un territoire et l’impact d’un projet pour le développement ultérieur d’une stratégie locale.