Le programme de recherche Restauration du lit et Trajectoires Ecologiques, Morphologiques et d’Usages en basse Loire (R-TEMUS) porté par l’Université de Tours (UMR CNRS CITERES – Polytech Tours - Cetu Elmis Ingénieries) accompagne le Contrat pour la Loire et ses Annexes (CLA) depuis 2016 dans l’objectif d’acquérir les connaissances mobilisables pour une meilleure gestion du lit du fleuve, en termes de flux solides, d’écologie aquatique et d’usages.

La phase I de ce programme (2016-2017) a permis l’adaptation et la mise en œuvre d’une méthode d’évaluation de la qualité morphologique globale sur le tronçon Montsoreau-Nantes ainsi qu’une première quantification des flux solides de fond en amont de l’estuaire et à l’aval de la confluence avec la Vienne. Du point de vue écologique, elle a également rendu possible l’établissement d’une typologie écohydrologique des annexes hydrauliques et une étude sur les bioindicateurs que constituent les Gomphidae. Enfin, cette première phase a exploré la réception sociale, les usages et jeux d’acteurs autour de la Loire dans le cadre des programmes de restauration.

La phase 2 du programme (2017-2021) s’est focalisée sur les thématiques du transport solide (thèse J. Le Guern) et de l’écologie des chenaux latéraux (thèse C. Gaudichet). Le volet Transport Solide s’avère riche en enseignements sur le fonctionnement sédimentaire du fleuve. Les processus de mobilisation des sédiments du lit sont analysés à l’aide de techniques innovantes permettant d’explorer finement le fonctionnement de ce compartiment très mal connu de l’hydrosystème Loire. La dynamique de genèse, de migration et de destruction des barres sédimentaires ainsi que les interactions d’échelles (barres - dunes) sont maintenant bien mieux comprises et quantifiées. L’impact de ces processus sur les flux solides en amont de l’estuaire a été apprécié à l’aide de techniques acoustiques (hydrophone, aDcp) qui remplaceront avantageusement les mesures chronophages et coûteuses des flux solides réalisées, par le passé, avec des échantillonneurs. Le volet écologie végétale, vise à mieux comprendre les relations entre le fonctionnement hydrosédimentaire et les dynamiques de végétation (végétation établie et banques de diaspores) dans les chenaux latéraux. Il s’articule autours de trois axes le : rôle de la connectivité sur (i) la qualité physico-chimique du milieu, (ii) sur la végétation établie, et (iii) sur la banques de diaspores. Les premiers résultats soulignent l’action structurante du gradient de connectivité sur la composition spécifique de la végétation établie et de la banque de diaspores à l’échelle du chenal. L’étude de la dynamique de végétation de différents chenaux permettront d’identifier et quantifier les facteurs guidant la « terrestrialisation » et favorables aux invasions biologiques. Les travaux relatifs à ces deux thèses, ainsi que ceux finalisés lors de la phase 1, participent à une meilleure compréhension du fonctionnement de la Loire entre Montsoreau et Nantes et permettront de proposer des voies de gestion/restauration éclairées sur le transport solide, la morphodynamique et l’écologie du fleuve en parallèle des opérations initiées dans le cadre du CLA.

Les partenaires financiers de RTEMUS : AELB, POI FEDER Loire, Région CVL, Région PDL, VNF.