Accueil du site > Doctorants > Ronzoni Yannick
IPAPE
La rivière urbaine : paysage de la ville verte, paysage de la ville nature
par
- 10 novembre 2016
Thèse débutée en 2016
Résumé :
La ville qui s’est bâtie le plus souvent au près des cours d’eau, les a longtemps considérée comme un vecteur économique fort et une source de développement pour la cité sans jamais s’interroger sur le milieu aquatique et rivulaire. De nos jours cette dimension économique du cours d’eau « nourricier » est moins valorisée. L’eau dans la ville ne peux plus et ne doit plus circuler librement, elle est souvent canalisée, contrainte, encadrée et surtout maîtrisée pour ne pas interférer avec les activités humaines. Le ruisseau, la rivière et le fleuve dans la ville ont en partie perdu leurs valeurs écologiques et toute attractivité sociale. L’eau n’est plus considérée comme un élément naturel. Les villes sont aujourd’hui très souvent déconnectées de leurs cours d’eau et les citadins sont quant à eux de plus en plus méfiants face à cette eau qui peut être « destructrice », lors d’épisodes d’inondation, et non plus source de vie. Aujourd’hui je m’interroge sur la condition de ce milieu vivant et naturel au sein de la ville et me questionne sur cet élément liquide dans l’urbanisation galopante des agglomérations méditerranéennes. Peut on imaginer que demain, ces cours d’eau de surface fortement contraints, extrêmement dégradés redeviennent les structures linéaires majeures de la trame bleue pour la ville nature en devenir ? Comment peut on réconcilier les habitants avec l’eau qui courre dans la ville, atténuer les peurs légitimes d’expériences vécues et se réapproprier les rives et les berges dans un projet environnemental et sociétal ? Quelles solutions envisager pour que l’eau ne soit plus considérée comme élément de catastrophe mais plutôt comme le support d’un projet urbain en synergie avec ses nouveaux espaces de nature. Et si des réflexions et des actions de renaturation ont déjà fait l’objet d’études et d’expérimentations, pour ma part je souhaiterais, en m’appuyant sur ces travaux, lier une analyse scientifique en géographie avec une approche mobilisant mes compétences de paysagiste concepteur et développer la notion d’éco-conception. Les deux terrains d’étude mobilisés seront le Var, dont le lit et les berges sont fortement anthropisées et la Brague qui a causé les inondations catastrophiques et meurtrières (octobre 2015) dans la département des Alpes Maritimes. Il s’agira d’appréhender ces cours d’eau dans leur histoire physique, humaine et environnementale afin de caractériser leur trajectoire et d’envisager comment « renaturer » ces chemins de l’eau au sein de la ville par un projet d’éco-conception. Un des objectifs de ce sujet de recherche est de contribuer à développer une démarche d’éco-conception et de montrer la capacité de cette démarche à (i) renaturer le cours d’eau dans la ville pour qu’il puisse retrouver ses fonctions biologiques, naturelles et physiques, (ii) redonner du lien et de l’intérêt au cours d’eau et à ses espaces de proximités pour une ville nature capable d’instaurer la continuité des trames bleues, (iii) imaginer, dessiner et construire les espaces de cohabitation entre l’urbanisation et le cours d’eau.