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COST SEADDA (H2020)

Saving European Archaeology forme the Digital Dark Age

Contrat débuté en 2019, achevé en 2023
Programme Européen, représenté pour la France par le CNRS (Xavier Rodier et Olivier Marlet)

COST SEADDA : European Cooperation in Science and Technology « Saving European Achaeology from the Digital Dark Age »

L’avènement de l’informatique omniprésente a créé un âge d’or pour les chercheurs en archéologie, mais le prix à payer est une ressource numérique, qui est aujourd’hui en péril. Les archives archéologiques, sous forme numérique, ne sont pas simplement menacées par l’obsolescence et la défaillance des supports, mais le domaine éprouve également des difficultés à participer pleinement à l’Open Data. Sans un consensus et une intervention rapides et éclairés, l’archéologie perdra la majorité de son patrimoine de données de recherche et de ses capacités au profit d’un âge sombre numérique. Elle est confrontée à un certain nombre de défis, distincts de ceux rencontrés dans d’autres domaines :

  • de nombreuses formes de recherche archéologique (y compris les fouilles) détruisent la ressource culturelle, et les observations enregistrées deviennent les archives primaires, dérivées d’une documentation non reproductible ;
  • les données archéologiques sont souvent nées sous forme numérique, et il n’existe pas de substituts sur papier pour l’enregistrement primaire dérivé, par exemple l’utilisation d’ordinateurs portables sur le site, les études géophysiques ou l’enregistrement de données expérimentales par des équipements de laboratoire analytique ;
  • les chercheurs en archéologie sont créatifs et innovants dans leurs méthodologies ; ils adoptent, adaptent et développent de nouvelles techniques et approches, ce qui nécessite la gestion d’une variété de formats de données bien plus grande que dans d’autres domaines culturels et scientifiques, ainsi qu’une compréhension plus complexe de la réutilisation des données.

Outre ces défis pratiques, le manque d’équité dans l’accès aux données en Europe est tout aussi urgent. L’archéologie ayant adopté très tôt et avec enthousiasme une grande variété de méthodes numériques, la plupart des données archéologiques, fruit de décennies de financement de la recherche, sont perdues en raison du manque de dépôts permanents appropriés et spécialisés dans la plupart des pays européens.

Moins de cinq pays de l’UE disposent de dépôts dotés des connaissances spécialisées et des mécanismes nécessaires pour garantir que les données archéologiques seront librement et ouvertement disponibles pour être réutilisées par les générations futures de chercheurs. Si l’on ne remédie pas à cette inégalité, l’Europe sera divisée entre les pays et les régions dont l’héritage de la recherche archéologique est préservé, et les pays et les régions où il est irrévocablement perdu.

Ce manque d’équité entrave également la participation à la collaboration en matière de recherche. Si les meilleures pratiques en matière de préservation et de diffusion des données archéologiques sont bien établies dans quelques pays, la plupart d’entre eux ne disposent pas de données disponibles en permanence dans des formats interopérables. De nombreux pays ont du mal à participer en tant que partenaires à des projets de recherche collaborative ou à rendre leurs ressources accessibles via les infrastructures du patrimoine culturel européen telles qu’Europeana et ARIADNE.

Au cours de la dernière décennie, l’innovation s’est concentrée sur l’amélioration de l’interopérabilité des données archéologiques, à la fois pour accroître la facilité de découverte des données grâce à une recherche croisée intégrée et pour faciliter la création de connaissances en combinant les données de manière inédite. Le nouveau défi de la recherche pour la prochaine décennie consiste à optimiser la réutilisation des données archéologiques et à définir ce qui constitue une bonne pratique en matière de réutilisation.

Les principes FAIR (Findability, Accessibility, Interoperability and Re-usability), récemment élaborés (Wilkinson et al. 2016), offrent un nouveau cadre essentiel à cet égard. Ils rééquilibreront la manière d’aborder les données de recherche, en accordant une importance égale à chaque principe. Ce changement créera de nouvelles opportunités pour l’innovation technologique et la création de connaissances, mais nécessite une approche interdisciplinaire entre les communautés de parties prenantes.

En développant une compréhension commune de la gestion des données archéologiques numériques, en construisant de nouveaux réseaux de soutien et de bonnes pratiques et des partenariats de recherche plus inclusifs, des progrès peuvent être réalisés pour sauver de l’âge des ténèbres numériques l’héritage de la recherche archéologique en Europe.

Voir en ligne : Portail SEADDA



Ce contrat s'inscrit dans l'axe de recherche Axe 4 - Archéomatique