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Makary Micheal

Politiques de resettlement durable en Nubie - Egypte

par Muriel - 8 novembre 2017

Thèse débutée en 2017

Direction : Romeo Carabelli, co-direction Laura Verdelli

Résumé :

Les projets de déplacement et de relocalisation de certaines populations sont apparus comme l’une des solutions basiques pour un développement global. L’État égyptien en a inclus un certain nombre dans le plan quinquennal actuel et dans les plans à long terme jusqu’en 2030. En raison du manque de participation active de la population aux précédents projets de resettlement, la plupart d’entre eux ont échoué. Il est nécessaire de disposer d’un modèle, d’un cadre ou d’une approche permettant de réaliser des projets de resettlement, notamment par le biais de la participation populaire, afin de parvenir à une réinstallation durable.

La resettlement est le processus par lequel des résidents sont transférés d’une zone d’habitat à une autre, généralement à une certaine distance de l’emplacement d’origine. Cette ‘réinstallation’ peut être volontaire ou forcée. On parle de réinstallation volontaire lorsque les citoyens acceptent de leur propre gré les conditions de relocalisation proposées par le gouvernement ; et de réinstallation forcée lorsque les résidents n’ont pas le choix dans le processus de réinstallation. La réinstallation forcée est généralement précédée d’une expulsion forcée, par laquelle les maisons des citoyens sont détruites et les résidents sont déplacés de leur quartier par le personnel de sécurité (Patel 2013).

De nos jours, le gouvernement égyptien se donne pour mission de reloger les quelques 850 000 habitants des quartiers informels vers de nouvelles colonies à la périphérie des villes égyptiennes, Bien que le gouvernement puisse considérer les resettlements comme utils et bénéfiques pour ces communautés, ils peuvent rendre les pauvres encore plus pauvres. Plutôt que d’améliorer les conditions de vie des résidents à faible revenu, la réinstallation perpétue souvent la pauvreté en détruisant les fondements socio-économiques des communautés. La plupart des sites de réinstallation sont situés à la périphérie des zones urbaines loin des possibilités d’emploi et des zones commerciales, et ne sont pas desservies par des transports publics performants. En conséquence, de nombreux résidents qui y sont relogés quittent ces « meilleures » logement et retournent dans les zones informelles, pour être peut-être réinstallés à une date ultérieure.

Bien que des chercheurs de divers domaines scientifiques aient mené des recherches sur l’impact des projets de déplacement et de resettlement sur les personnes réinstallées, la plupart de ces efforts ont porté sur des « méga projets » tels que barrages, réservoirs, centrales électriques, plantations et pétrole. projets gaziers et miniers dans les zones rurales, tandis que l’expérience du déplacement des populations urbaines, en particulier dans les bidonvilles et les zones de pauvreté des grandes villes, a été moins systématiquement évaluée. Par conséquent, le but de cette étude est de structurer, analyser et présenter des informations sur les approches actuelles du gouvernement égyptien pour mener les projets de resettlement dans les zones urbaines afin de permettre l’évaluation de leur succès et de leur durabilité.

Cette étude fera appel à une méthode de recherche mixte, qui combine des données quantitatives et des données qualitatives, en provenance de sources primaires et secondaires. En particulier, comme pilier du cadre théorique et conceptuel de l’étude, on aura recours à une combinaison des modèles d’analyse appelés : Sustainable Livelihood Framework (SLF) et Impoverishment Risks and Reconstruction (IRR).

Le but de la recherche sera également de parvenir à une approche intégrée de la gestion, de la planification, de la conception, de la mise en œuvre et du financement des projets de déplacement et de réinstallation avec la participation de la population. Cette approche a l’ambition de contribuer au resettlement durable des habitants de ces communautés.