Outre l’inventaire des charpentes en région Centre fait récemment (APR CharpCentre 2012-2016), on constate que de nombreuses charpentes anciennes sont découvertes fortuitement sur tout le territoire français le plus souvent lors de travaux de restauration ou de campagnes de datations dendrochronologiques sans que celles-ci ne soient publiées. De plus, à travers la bibliographie, des charpentes médiévales sont parfois citées dans des articles de revues ou dans des ouvrages d’histoire de l’art ou d’archéologie du bâti sans qu’un recensement systématique à l’échelle nationale ne soit fait de façon régulière et automatique. Le dernier inventaire à l’échelle national avait été réalisé en 2007 (Épaud, les charpentes romanes et gothiques, CRAHM, 2007).

Un projet de recensement national intitulé « CharpFrance » a donc été mis en place à l’occasion d’une bourse postdoctorale allouée à Sayuri Kawase par la Japan Society for Promotion of Science, de 2020 à 2022. Ayant soutenu en 2018 à l’Université de Tokyo une thèse de doctorat sur les charpentes métalliques des cathédrales du XIX^e siècle en France, Sayuri Kawase est rattachée au LAT comme laboratoire hôte pour ce contrat.

Ce contrat a pour objectif de réaliser une base de données recensant toutes les charpentes des XI^e-XIV^e siècles découvertes sur le territoire français. Les bornes chronologiques se limitent aux structures les plus anciennes antérieures à 1400 et dont la quantité est estimée entre 200 et 300. Avec les reconstructions qui ont suivi la Guerre de Cent ans, les charpentes deviennent innombrables et l’inventaire en devient impossible. Les charpentes regroupent toutes les structures de combles, flèches, tours, beffrois et pans de bois, que ce soit sur l’architecture civile, religieuse ou militaire. La recherche bibliographique est complétée par des enquêtes menées auprès des laboratoires de dendrochronologie, des services de l’Inventaire, du Centre de recherche sur les monuments historiques, des architectes du patrimoine et des archéologues du bâti. Le but est de dresser un état des connaissances des charpentes médiévales avec leur localisation, leur description, leur datation avec si possible des relevés et des photos. Cette base de données, en cours de constitution, sera consultable en ligne avec la possibilité d’être complétée dans les années à venir. Elle permettra une meilleure compréhension de l’évolution de ces charpentes sur un vaste territoire.

Charpente de la cathédrale de Bourges, 1258