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Le présent ouvrage rend compte du colloque Continu et discontinu dans l’espace géographique tenu à la « Maison des Sciences de la Ville » de Tours en novembre 2002. On n’y lira pas le grand combat des « continuistes » et des « discontinuistes » mais une occasion de dialogue entre sciences de la nature et sciences sociales pour tenter de penser les deux concepts dans leur opposition, forme classique, et aussi dans leur complémentarité, ce qui est plus novateur.
Au départ, un ensemble de travaux menés à l’initiative de Michel Lecompte autour du Bassin méditerranéen et dans les Alpes a ouvert la voie à une relecture de la géographie de la végétation aux échelles moyennes de l’espace biophysique. La « phytoclimatologie dynamique » qui en est issue a mis en lumière l’importance de l’analyse des configurations spatiales, du mode de variation - continu ou discontinu - des phénomènes biologiques et physiques dans l’espace géographique. Cette interrogation participe à celle de la géographie, considérée comme un tout, auquel d’autres champs de réflexion se trouvent, de fait, associés, puisque l’espace géographique n’est pas seulement affaire de géographes. De cette expérience, de la volonté d’en rendre compte à l’ensemble de la communauté des géographes et, au-delà, à tous ceux que l’organisation de l’espace géographique ne laisse pas indifférent, est ainsi né le désir de réunir les personnes qui ont pu se poser des questions semblables dans d’autres domaines que celui de la biogéographie.
Après une longue introduction, l’ouvrage propose vingt textes de vingt-huit auteurs (surtout géographes mais aussi écologues, archéologue...). Les écrits sont certes variés puisque la géomorphologie fluviale côtoie l’urbain, la dimension technique la fête, la frontière les réseaux et la cartographie les représentations, mais toujours accordées au sujet, débordant largement du factuel pour proposer des réflexions riches. Le découpage en quatre parties permet un cheminement cohérent. D’abord, six auteurs s’attaquent à « saisir les formes de l’espace géographique ». Ensuite, cinq autres discutent du continu et du discontinu au sein des « interactions sociétés-nature ». La troisième partie, composée de quatre écrits, ne peut éviter de s’interroger sur « frontières et limites » où continu et discontinu sont si prégnants. Enfin, ils sont cinq également à tenter d’aller « au-delà du dualisme continu-discontinu », entreprise certes pas toujours évidente mais qui fournit ici quelques pistes subtiles, dialectiques et relativistes.