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Bisson Vincent
Dynamiques comparées de l’urbanisation en milieu tribal (Tunisie et Mauritanie).
La sédentarisation complète des nomades du Monde arabe s’est traduite par la multiplication de villes dont l’organisation et les dynamiques de croissance répondent pour partie à des logiques tribales. L’analyse croisée des villes de Kiffa et de Tijikja en Mauritanie, de Douz et de Kébili en Tunisie, permet de confronter des structures urbaines et des processus d’urbanisation correspondant à des milieux tribaux pris dans des contextes étatiques différents. Elle met en lumière des différences d’inscription spatiale des communautés tribales dans l’espace urbain, traductions de stratégies résidentielles complexes, des modes d’accès différenciés aux institutions urbaines, l’articulation - ou non - entre des logiques étatiques et des logiques politiques locales, ainsi que les modalités actuelles de la croissance des villes concernées : appropriation et gestion foncières, équipement des quartiers ?
La réalisation de cette comparaison inter-étatique permet d’aboutir, d’une part, à l’affinement du décryptage des dynamiques urbaines propres à chaque cas étudié et, d’autre part, à l’élaboration d’une synthèse où les traits communs sont dégagés, les variantes sont soulignées et le rôle joué par le facteur « tribal » dans le développement de villes des régions désertiques du Monde arabe est précisé. Elle entend ainsi participer à l’élaboration d’une micro-géographie du politique (à échelle urbaine) : une « géopolitique du local »