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Laruaz Jean-Marie

Amboise et la cité des Turons, de la fin de l’âge du Fer jusqu’au Haut-Empire (2e s. av. n.è. - 2e s. de n.è.)

Thèse soutenue le 27 novembre 2009
Direction : Stephan Fichtl

Le peuple gaulois des Turons entre dans l’Histoire en 57 avant notre ère grâce aux Commentaires de la Guerre des Gaules de Jules César. Leur territoire correspond approximativement à l’actuel département d’Indre-et-Loire. Il est structuré par un réseau hydrographique très dense. La Vienne, le Cher et l’Indre viennent en effet ici se jeter dans le fleuve Loire, au bord duquel sont situées la plupart des agglomérations de cette cité, dont celle d’Amboise.

Le plateau des Châtelliers, qui domine la ville actuelle d’Amboise, a été fouillé régulièrement depuis 50 ans. Malgré des découvertes nombreuses et souvent singulières, il reste cependant méconnu. La raison est un contexte de recherche difficile, lié à des fouilles de sauvetage urgentes à répétition. Les caractéristiques de cet oppidum constituent pourtant des motifs d’interrogation sur le rôle qu’il a pu tenir au sein de cette cité, souvent qualifiée de petite, parfois de misérable. Avec 50 hectares de superficie, il s’agit en effet de la plus grande agglomération que l’on connaisse pour la période gauloise dans ce territoire. La compilation et l’analyse critique des données qui concernent cet oppidum, permettent de mieux cerner l’ampleur et la nature de cette occupation.

La cité des Turons constitue un cadre d’étude intéressant. Plusieurs indices permettent en effet de supposer que les limites de ce territoire correspondent à des limites historiques et administratives actuelles (La Touraine et l’Indre-et-Loire). Cette entité peut donc théoriquement être abordée de façon plus commode qu’une autre. Néanmoins, les données archéologiques qui la concernent, hormis des travaux précurseurs au 19e siècle et quelques rares découvertes fortuites, sont presque exclusivement le fruit de ces vingt dernières années de fouilles préventives. Les sources textuelles antiques, quant à elles, sont rares et peu explicites. Cette cité dispose néanmoins d’un corpus important de textes du haut Moyen Âge, qui contiennent des données incomparables sur sa topographie historique.

La mise en œuvre d’une approche multiscalaire, depuis le site d’Amboise en passant par la cité des Turons et jusqu’aux grands ensembles de Gaule, permet d’interroger le corpus de données sur plusieurs types de questions. C’est tout d’abord l’origine, l’organisation et la fonction des agglomérations d’une cité gauloise qui sont analysées. Dans cette optique, la partition et le vocabulaire traditionnellement employés pour qualifier l’habitat gaulois (oppidum, agglomération ouverte, établissement rural), font l’objet d’un débat. La notion de chef-lieu gaulois est discutée dans le cadre de la hiérarchisation des formes de l’habitat de cette cité.

Cette approche tend également à démontrer l’ancienneté et la pérennité de la structuration de cet espace. Nous ne disposons de données suffisantes qu’à partir du 2e siècle, où des changements sociaux radicaux peuvent être perçus dans la société celtique. La mise en œuvre des données disponibles pour la période comprise entre le 2e siècle avant notre ère et le 2e siècle de notre ère, où l’Empire romain connaît une forme d’apogée, permet d’appréhender les mutations de cette cité et de sa population.

A plus petite échelle enfin, la cité des Turons peut être mise en parallèle avec de grands ensembles de la Gaule. C’est tout d’abord le cas des « grandes » cités du Centre, celles des Carnutes et des Bituriges notamment, avec lesquelles elle partage un paysage naturel similaire et plusieurs épisodes de la guerre des Gaules. Mais c’est surtout le cas des cités dites armoricaines, et plus largement des « petites » cités de l’Ouest, dont la morphologie et la structuration sont plus comparables.