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Soutenance HDR

Soutenance HDR Robin Degron

« L’Europe, la France et ses territoires face au développement durable : Quelle organisation sous contraintes financières ? »

31 janvier 2020

Vendredi 31 janvier 2020, 14h00, MSH Val de Loire, salle polyvalente (RDC)

Jury

  • M. Xavier CABANNES, Professeur des universités, Université Paris Descartes
  • M. Nicolas KADA, Professeur des universités, Université Grenoble-Alpes
  • Mme Corinne LARRUE, Professeur des universités, Université Paris Est Créteil
  • Mme Nicole LEROUSSEAU, Professeur émérite des universités, Université de Tours
  • M. Patrice MELÉ, Professeur des universités, Université de Tours (référent)
  • M. Martin VANIER, Professeur des universités, Universités Paris Est Créteil

Résumé Le développement durable et les territoires sont à la mode. Partout ces mots s’affichent comme des priorités politiques, d’ONG ou de think tank. En Europe, il faut ressouder l’Allemagne de l’Ouest et de l’Est ; rabibocher la Catalogne à l’Espagne ; réunifier le Royaume-Uni disloqué sur l’autel d’un Brexit qui marque en réalité la rupture entre la City de Londres et le reste du pays. En France, le mouvement des gilets jaunes a souligné avec force, et non sans violence, la fracture territoriale et sociale. Dans le tourbillon des grandes transitions du XXIème siècle, la transition environnementale et solidaire tient par ailleurs une place centrale dans les discours. L’heure est à « l’urgence écologique ». Les politiques en faveur des mobilités douces, de la réhabilitation thermique des logements, du recyclage des déchets ou la préservation de la biodiversité tournent en boucle de communications gouvernementales bien rôdées.

Oui mais voilà, l’Europe est un « vieux continent » et le « vieux pays » qu’est la France est perclus de rhumatismes institutionnels. Et puis, pour relever l’ensemble des défis qui s’imposent, gérer de front les mutations démographiques liés à l’arrivée en âge de la dépendance des papy-boomers, l’avènement de la société du numérique et d’une économie libérale qu’on aimerait écologique, il faut des moyens financiers. Il faut investir et, comme dans toute « catalyse », il y a une « barrière d’énergie », en l’occurrence de financement, à franchir. Cela tombe mal : les caisses sont vides et la dette publique se creusent inexorablement, du moins en France alors que l’Allemagne redresse ses équilibres budgétaires. Comment faire ?

Face au défi du développement durable, notre système institutionnel politique et administratif est-il bien adapté ? Prisonnier des échelles communale, départementale et nationale d’action publique qui structurent l’espace de nos politiques depuis plus de deux siècles, le pays est-il en ordre de marche pour réussir une mue sociétale d’ampleur. Il fallait moins d’un jour à cheval pour relier son chef-lieu de département à la Révolution. A l’aube du nouveau millénaire, la référence est-elle encore pertinente ? Marqueur des grands changements en cours, la question des mobilités renvoie à la question de la fluidification non seulement des déplacements pendulaires mais également des trajectoires éducatives et professionnelles. Depuis les travaux de Pierre Bourdieu, on sait bien que l’ascenseur social est en panne mais aujourd’hui, ce sont aussi les routes du progrès et les chemins des vies qui sont bloqués.

Notre recherche interroge les espaces du développement durable, espaces institutionnels et espaces géographiques. Puisant ses sources dans une réflexion de fond sur la gouvernance multiniveau au sein de l’Union européenne et d’une analyse critique du concept d’inter-territorialité, notre vision de l’aménagement du territoire français en Europe emporte le constat d’une maille territoriale et d’une organisation des pouvoirs publics désuètes. Nos référentiels géographiques politiques et administratifs ne sont plus adaptés au Monde actuel. Les grandes transitions à l’œuvre appellent une restructuration des espaces de régulation de la vie publique. Oui, il faut penser global et agir local, mais aux bonnes échelles.



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