Accueil du site > Actualités > Fouilles archéologiques au château de Montbazon (Indre-et-Loire)
Stage
Responsable : Marie-Denise DALAYEUN (INRAP, Tours, et LAT) Les fouilles auront lieu du lundi 29 juin au vendredi 24 juillet 2009.
Présentation du site Le château de Montbazon, situé à 10 km au sud de Tours, se dresse au sommet d’un éperon rocheux et domine la vallée de l’Indre dans laquelle s’est développé l’habitat. Le site renferme de nombreux vestiges architecturaux de périodes diverses. Le plus ancien correspond à un ensemble composé d’une tour maîtresse, d’une petite tour accolée et d’une première enceinte défensive. Ces trois vestiges appartiennent à une période chronologique comprise entre le XIe et le XIIIe siècle. La tour maîtresse est l’élément architectural central du site et sans doute le plus ancien encore visible. Son exceptionnelle conservation avec une élévation de près de 28m en fait un exemple remarquable pour l’étude des "donjons-palais" qui fleurissent dans la moitié nord de la France à la charnière de l’an Mil. L’intérêt grandissant pour ce site s’inscrit dans les recherches portant sur la genèse des tours quadrangulaires dans l’Ouest de la France. La multiplication des opérations archéologiques sur de nombreux édifices similaires (Loches, Langeais, Sainte-Suzanne, Nogent-le-Rotrou, Ivry-la-Bataille...) ont amené à porter un regard neuf sur le site castral de Montbazon. Ainsi, depuis 2003, de nouvelles études ont été entreprises et deux campagnes de fouilles archéologiques ont eu lieu en 2007 et 2008.
Les fouilles passées Deux sondages exécutés à l’intérieur de la tour maîtresse ont permis la caractérisation du comblement sur deux mètres de profondeur. Les résultats sont prometteurs et apportent plusieurs informations sur l’occupation et l’abandon progressif de la tour en tant que résidence : - A l’origine, le deuxième niveau d’élévation est séparé dans sa longueur en deux parties égales par une cloison sur poteaux qui soutient les planchers des étages supérieurs. Ce même niveau est éclairé à l’est par deux baies, seul le niveau inférieur de la tour est aveugle ; - les niveaux bas sont comblés dès le XIIe siècle par l’apport de déchets de taille correspondant au chantier de construction du 1er état de la chemise située directement au sud de l’édifice. Plusieurs rejets ponctuels de consommation domestique ont été vus parmi ces remblais. La construction d’un massif maçonné à l’ouest intervient dans le même temps et englobe au moins un poteau de la cloison qui refend la pièce. L’occupation résidentielle de la tour ne cesse pas et l’apport de remblais ainsi que la construction d’un mur servent très probablement à consolider les fondations de l’édifice ; - le comblement des niveaux bas se poursuit ainsi pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles. A l’angle nord-ouest de la tour, ils correspondent à des remblais "dépotoirs" qui ont livré une quantité importante de mobilier archéologique de toute sorte (céramique décorée, ossements animaux, petit mobilier en fer ou en alliage cuivreux : paire de ciseaux, boucle de ceinture, bracelet, pendentif, pierre à aiguiser, applique de mobilier...) ; - au XVe siècle, un nouveau château est construit sur le promontoire face à la tour et influe sans doute sur l’organisation spatiale et fonctionnelle du site. Peu de données concernant cette période ont été retrouvées pour le moment, ce qui motive des opérations futures et notamment à l’emplacement supposé de cette nouvelle résidence.
Les fouilles à venir Les trois prochaines campagnes estivales auront lieu à l’emplacement supposé d’une chapelle castrale dédiée à Saint-Georges dont la première mention remonte à l’année 1386. Cet espace présente l’autre intérêt d’être très probablement intégré à la construction du nouveau château dans le courant du XVe siècle. Seront également envisagés une série de relevés de bâtis sur des portions d’enceinte et plusieurs petits sondages de vérification. La zone de fouille s’étendra sur une surface d’environ 110 m2 et pourrait atteindre 3 mètres de profondeur. L’équipe sera constituée de 10 bénévoles et d’un responsable de secteur salarié.
Voir en ligne : http://citeres.univ-tours.fr/doc/la...