Section 3A
L'enceinte urbaine du 4e siècle
Etude architecturale
Fig. 3A.1 - Axonométrie de l'enceinte (source : TA&M texte 81).
Fig. 3A.2 - Courtine ouest (M1) - Coupe dans la zone 1. Restitution des fondations avec projection (trait maigre).
Relevé Jacques Seigne.
Fig. 3A.3 - Vue générale du tracé de l'angle nord-ouest de l'enceinte (au 11e s. avec la résidence des comtes d'Anjou). Vue du sud.
Les murs de l'enceinte du 4e siècle forment les limites ouest (M1 à gauche) et nord (M13 en haut) du site fouillé.
Fig. 3A.4 - Vue générale du tracé de l'angle nord-ouest de l'enceinte urbaine du 4e siècle. Vue du nord.
Les murs de l'enceinte du 4e siècle forment les limites nord (M13 au premier plan) et ouest (M1 à droite) de la zone fouillée.
La grosse tour d'angle visible au premier plan à droite correspond à un ouvrage médiéval (château du 13e s.) remplaçant, selon toute vraisemblance une tour d'angle antique.
Le mur nord est percé d'une poterne antique dont les vestiges sont bien visibles au premier plan à gauche.
Fig. 3A.5 - Vue générale du tracé de l'angle nord-ouest de l'enceinte urbaine du 4e siècle. Vue de l'ouest.
Les murs de l'enceinte du 4e siècle forment les limites ouest (M1 au premier plan) et nord (M13 à gauche) du secteur fouillé.
Au premier plan, à droite, la légère avancée du mur et la zone de parement en moyen appareil correspondent à des restaurations médiévales du parement du mur antique.
Ces restaurations marquent, selon toute vraisemblance, l'emplacement d'une tour antique aujourd'hui totalement disparue.
Fig. 3A.6 - Angle intérieur nord-ouest de l'enceinte du 4e siècle correspondant à la jonction des murs nord (M1 à gauche) et ouest (M13 à droite).
Fig. 3A.7 - Élévation intérieure de la courtine ouest M1, au sud de la fouille (zone 1).
La structure du mur de l'enceinte du 4e siècle se reconnaît parfaitement : une élévation en maçonnerie parementée en petit appareil dressée au-dessus d'une fondation constituée de l'empilement à sec de blocs de grand appareil.
Ces derniers proviennent de monuments (essentiellement publics) détruits et/ou démontés au moment de la construction de la fortification.
Dans ce secteur, la fondation, établie en tranchée aveugle, débordait de 1,80 à 2 m de l'alignement du mur.
Seul un lambeau du remplissage primitif est visible au centre de la photo.
Au sud (à gauche), les creusements de diverses fosses ont supprimé de nombreux blocs.
Au nord (à droite), les blocs ont été récupérés pour servir de matériaux de construction lors de l'édification de la résidence du 11e siècle.
Le fond de la tranchée n'a pas été atteint, la fouille n'ayant pas dépassé, dans ce secteur, la cote de ± 46,20 m. La hauteur exacte de l'empilement de blocs en fondation reste inconnue.
Nous ne savons donc pas si l'ensemble de la structure reposait ou non sur un niveau de pieux de bois, selon une technique mise en oeuvre pour fonder
tous les monuments de Caesarodunum (temple, thermes du Lycée Descartes
), même si cette hypothèse reste très vraisemblable.
Côté intérieur de l'enceinte, l'empilement de blocs de grand appareil ne dépassait pas le niveau du sol du 4e siècle, situé en cet endroit, à la cote de ± 48,50m.
Au-dessus du sol, l'élévation était constituée par un massif de maçonnerie, large de 4,50 m en moyenne, parementé d'assises régulières de petits moellons de
calcaire dur liés au mortier rose.
Dans la partie sud, aucun trou de boulin, aucun cordon de brique ne vient interrompre les premiers 2,20 m de hauteur
de la paroi.
Le premier double « cordon de briques » (fragments de briques et de tuiles récupérés), surmontant la vingtième assise de moellons, servit
de lit de pose à la première rangée de boulins.
Cinq rangs de moellons seulement séparaient ce premier cordon du suivant, aujourd'hui réduit aux empreintes des « briques » conservées dans le mortier.
La photo permet enfin de constater que le mur recoupe des structures des thermes et que son implantation s'est faite sans aucun respect de bâtiments préexistants.
Fig. 3A.8 - Fondations de la courtine ouest M1 au sud de la fouille (zone 1), côté intérieur.
Vue des blocs de remploi entassés dans la tranchée de fondation.
La semelle débordait largement du mur, mais seule une portion du remplissage primitif est conservée, le reste des blocs ayant été récupéré lors de la construction du 11e siècle.
La photo permet de voir que la fortification a recoupé et détruit une série de constructions antérieures appartenant aux thermes.
Fig. 3A.9 - Vue de dessus de l'empilement de blocs de remploi encore in situ dans la partie non perturbée de la tranchée
de fondation de la courtine ouest (M1) dans la zone 1.
Fig. 3A.10 - Vue de profil de l'empilement de blocs de remploi dans la partie non perturbée de la tranchée de fondation de la courtine ouest.
Les blocs « chevauchent » la base d'un pilier de la galerie des thermes du Haut-Empire préservé en bordure de la tranchée.
Fig. 3A.11 - Vue de la fouille du pied de la courtine ouest, à l'intérieur de la résidence du 11e siècle (zone 8). Vue du nord.
Le mur à droite de la photo correspond au mur d'enceinte M1.
Vue des fondations du 4e siècle subsistantes dans la tranchée du 11e siècle pour la récupération des blocs de grand appareil de la fortification.
Les assises de blocs de grand appareil en remploi ne sont plus conservées que sous la maçonnerie de M1.
Tous les autres, primitivement situés en débord de l'élévation, ont été récupérés lors de la construction de la résidence.
Fig. 3A.12 - Vue de la base de la face intérieure de la courtine M1 située dans l'emprise de la résidence du 11e siècle (zone 8).
Quatre à cinq assises de la fondation en blocs de grand appareil en remploi sont visibles sous la masse de l'élévation en maçonnerie parementée en petit appareil aux joints « repris au fer ».
La base de l'empilement n'a pas été atteinte à la cote ± 46,20 m.
Le niveau du sol antique au moment de la construction était situé entre ± 0,35 et 0,40 m au-dessus du sommet des trois blocs en légère saillie, soit à la cote ± 48,80 m.
Primitivement, la fondation faisait une large saillie (1,80 à 2 m, voir photos précédentes).
Comme partout ailleurs dans le secteur, les blocs en « surplus » de cette semelle débordante ont été mis à profit et récupérés lors de la construction du 11e siècle, comme le révèle la large et profonde tranchée de récupération visible au premier plan.
Fig. 3A.13 - M13, courtine nord. Vue de la poterne nord-ouest, de l'intérieur.
Le parement de la maçonnerie antique n'est préservé que sur la gauche du passage.
Toute la partie droite, très détériorée, n'est plus identifiable sous l'escalier et les constructions/reprises médiévales.
La largeur de la baie est aujourd'hui réduite des deux tiers et ses montants habillés par des reprises médiévales. Seul le linteau clavé en plate-bande de la baie d'origine est conservé.
Il supportait le « Tombeau de Turnus » (Fig.3A.17), bloc de frise à enroulements, déposé en 1812 lors de la construction de la caserne et aujourd'hui entré dans les collections de la Société Archéologique de Touraine.
Le côté gauche du passage a préservé son aspect primitif, jusqu'au démarrage du berceau qui le couvrait.
Dans tout le secteur, des blocs de grand appareil en remploi (architrave à trois fasces, blocs d'assises
) remplaçaient le petit appareil pour l'élévation des parties inférieures des murs.
Ce dispositif, particulier pour l'intérieur de la fortification, était, semble t-il, limité aux parois du passage, jusqu'au niveau du départ de la voûte et aux premiers mètres en retour correspondant à l'encadrement de l'ouverture du passage.
Une voûte en maçonnerie, coffrée sur cintre planchéié, couvrait le passage.
Il n'en reste que les départs au dessus des assises de grand appareil des murs du passage.
Côté intérieur, un arc en plein cintre, formé d'une succession d'étroits voussoirs en tuffeau alternant avec des groupes de deux briques, en marquait l'extrémité.
Fig. 3A.14 - Elévation intérieure ouest du passage de la poterne.
Début du berceau antique, en maçonnerie coffrée et reposant sur le mur/soubassement en bloc de grand appareil en remploi.
Le jambage visible à droite du cliché correspond à une reprise médiévale lors de la transformation/réduction de la baie.
Fig. 3A.15 - Photo du départ de l'arc appareillé correspondant à l'extrémité sud du berceau couvrant le passage de la poterne, côté intérieur.
Classiquement l'arc est constitué d'une succession d'étroits claveaux, alternativement rouges et blancs, formés de groupes de deux « briques » et de blocs de tuffeau.
Un rang de briques en marque la limite en épousant la forme semi-circulaire de l'extrados.
Un mortier de chaux à la brique pilée liait l'ensemble, et le berceau, obtenu par moulage de la maçonnerie sur un coffrage en planches étroites, reposait directement sur les murs en blocs de grand appareil en remploi.
Fig. 3A.16 - Elévation nord, côté Loire, de la poterne.
L'ensemble de l'encadrement de la porte était réalisé en blocs de grand appareil en remploi.
Le niveau du seuil primitif du passage, reconnu par sondage à la cote ± 48,30 m, correspond exactement au niveau du seuil parfaitement conservé de la poterne sud (48,30 m).
L'ouverture de la baie, couverte par une plate bande appareillée, a été réduite de 70% à l'époque médiévale.
La porte primitive présentait une ouverture de section pratiquement carrée de 2,20 m de large pour une hauteur sous linteau de 2,36 m.
De part et d'autre de la porte, trois ou quatre assises, suivant les endroits, de blocs de grand appareil habillaient la partie inférieure de l'élévation extérieure du mur.
La plus basse, non dégagée au moment de la fouille, devait présenter un fort talutage en saillie, à l'image de celui qui est observable partout ailleurs à la base du mur de l'enceinte.
En coupe, et dans cette partie de l'enceinte, le mur nord n'était donc pas symétrique : aux assises de petit appareil marquant la base de la façade intérieure correspondaient plusieurs assises de grand appareil, en parement, sur la façade extérieure.
Fig. 3A.17 - En 1784, le comédien Beaumesnil, également homme de lettres intéressé par les antiquités, profitait d'un séjour dans la région de Tours pour dessiner une série « d'Antiquités et Monuments Historiques de la Touraine ».
Parmi ses dessins et croquis, aujourd'hui conservés à la Bibliothèque Nationale, figurent les relevés de plusieurs portions de l'enceinte du 4e siècle.
Quatre planches concernent la façade du front de Loire et l'une d'elles l'élévation nord de la poterne nord-ouest.
Ce document, extrêmement précis et réalisé à l'échelle, montre le « tombeau de Turnus », bloc de frise d'un monument antique du 2e siècle, in situ, réutilisé comme décor au-dessus
du linteau clavé de la poterne.
La maçonnerie parementée en petit appareil de moellons calcaire et à cordons de briques s'élevait alors largement au dessus du lit d'attente du bloc
: de bas en haut se succédaient trois assises de moellons, puis deux rangs de « briques », suivis de six rangs de moellons, deux rangs de « briques
» et au moins cinq rangs de moellons, soit une hauteur minimale de 1,80 m de maçonnerie. Le dessin, cadré, ne permet pas de connaître la hauteur
réellement conservée du mur à la fin du 18e siècle, mais le sommet de ce dernier devait se situer au minimum à 54 m NGF. Toute une série de
détails (asymétrie de la clef de voûte du linteau clavé, blocs encadrant le « tombeau de Turnus », stéréotomie générale de l'encadrement de la baie,
taille et forme générale des blocs de grand appareil, détails des cassures, des encastrements, des logements de crampons,
) toujours observables sur
les blocs encore in situ montrent que le dessin a été fait d'après nature et transcrit fidèlement l'état de la poterne en 1785.
Cf. RT2 : 51, B5
Fig. 3A.18 - Enceinte du 4e s. Courtine nord
(M13).
Vue d'ensemble.
Fig. 3A.19 - Courtine nord (M13).
Profil partiel du
blocage sous le Pavillon de Mars.
Fig. 3A.20 - Courtine nord.
Face nord de M13, sous le
Pavillon de Mars, érosion et reprises.
Fig. 3A.21 - Courtine nord (M13), à l'est de la poterne,
érosion et reprises.
Fig. 3A.22 - Courtine nord (M13) à l'est de la poterne,
érosion et reprises.
Fig. 3A.23 - Face nord de M13. La poterne.
Selon le
blocage en moyen appareil de la reprise médiévale et l'enlèvement du bloc
du « tombeau de Turnus ». Cf. 3A17.
Fig. 3A.24 - Courtine nord (M13), à l'ouest de la poterne,
érosion et reprises.
Fig. 3A.25 - Courtine nord (M13), à l'ouest de la poterne,
érosion et reprises.
Fig. 3A.26 - Courtine nord (M13), à proximité de la
tour de l'angle nord-ouest de l'enceinte, érosion et reprises : la tour
visible à droite appartient au château du 13e s.
Fig. 3A.27 - Courtine nord (M13).
Vue intérieure de
la poterne.
Fig. 3A.28 - Détail du départ de l'arc appareillé du
berceau couvrant le passage de la poterne, côté intérieur.
Fig. 3A.29 - Courtine nord (M13). Dallage de la poterne
constituant le fond de fouille.
Au premier plan (avant sa fouille) l'égout
longeant l'aile est des thermes
Fig. 3A.30 - Courtine nord (M13). Profil de l'égout
passant sous le dallage de la poterne.
Vue du sud.
Fig. 3A.31 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondations et élévation dans la zone 1.
Les fondations débordantes ne sont conservées que dans le centre de l'image. De part et d'autre, les blocs ont été enlevés ou récupérés.
Fig. 3A.32 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation dans la zone 1.
L'empilement des blocs butant contre le pilier F429 du mur M48 de la galerie des Thermes Etat 1.
Fig. 3A.33 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation dans la zone 1.
Vue verticale des blocs en débord conservés.
Au second plan le pilier F429 (Cf vue précédente).
Fig. 3A.34 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation dans la zone 1.
Le bord de la tranchée de construction de l'enceinte se trouve à gauche.
Fig. 3A.35 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation et élévation dans la zone 1.
Détail de l'empilement des blocs en débord.
Vue du nord.
Fig. 3A.36 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation et élévation dans la zone 1.
Au premier plan, le bord de la tranchée de construction de l'enceinte.
Détail de l'empilement des blocs.
Vue de l'est.
Fig. 3A.37 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation dans la zone 1.
Au premier plan, le bord de la tranchée de construction de l'enceinte. Détail de l'empilement des blocs.
Vue de l'est.
Fig. 3A.38 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation dans la zone 1.
Détail de l'empilement des blocs.
Vue du nord-est.
Fig. 3A.39 - Courtine ouest (M1). Face interne. Fondation dans la zone 8.
Détail de la récupération et de la conservation des blocs en débord.
Au premier plan à droite, le bord de la tranchée de fondation de l'enceinte ; à gauche, la tranchée de récupération de blocs au 11e s.
Vue de l'est.
Fig. 3A.40 - Courtine ouest (M1). Bloc sculpté extrait de la fondation en zone 1. Mercure.
Fig. 3A.41 - Courtine ouest, M1. Bloc sculpté dans la fondation en zone 1.
En haut, semelle de l'élévation de M1. (Cf. RT2, 77n°100).
Fig. 3A.42 - Courtine ouest, M1. Bloc d'architrave (RT2, 77 n°92). Dessin Claire Mabire La Caille.
Fig. 3A.43 - Courtine ouest (M1). Coupe dans la zone 1. Relevé Jacques Seigne.
Fig. 3A.44 - Courtine nord (M13). Coupe dans la poterne, zone 7. Relevé Jacques Seigne.
Fig. 3A.45 - Courtine nord (M13). Coupe.
Relevé Jacques Seigne.